La semaine dernière, Corporate Ethics International (CEI), une ONG américaine, a appelé au boycottage du tourisme en Alberta pour protester contre la mise en valeur des sables pétrolifères.
CEI a lancé sa campagne, appuyée, selon l’ONG, par plusieurs groupes et fondations environnementalistes importants, en installant des panneaux d’affichage dans des villes américaines qui arborent le slogan Alberta : the other oil disaster. Les annonces et le site Web s’y rattachant Re-think Alberta soutenaient qu’il y avait peu de différence entre l’impact de l’exploitation minière des sables pétrolifères et celui de la catastrophe survenue dans le golfe du Mexique.
La campagne a certainement attiré l’attention des médias et des politiques qui ont mis en doute sa justesse et sa logique. Pourquoi nuire aux exploitants d’entreprises touristiques de l’Alberta que les ONGE aimeraient sans aucun doute avoir dans leur camp? Un politique américain a affirmé que c’était comme si on appelait au boycottage de Chicago parce que l’Illinois est un grand producteur de charbon. Et pourquoi s’attaquer à l’Alberta, alors que le reste du Canada, notamment l’Ontario et le Québec, profite largement des retombées de l’exploitation des sables pétrolifères au chapitre des emplois et des relations avec les fournisseurs?
Ce ne sont pas seulement les commentateurs professionnels qui se sont élevés contre les déclarations du CEI. Il semble qu’un déluge de commentaires — un grand nombre provenant de profanes — et de réactions négatives à la campagne a forcé l’organisme à fermer le forum sur son site Web. CEI aurait affirmé que « la campagne avait déclenché des réactions beaucoup plus négatives que prévu ».
La campagne, qui semble s’être retournée contre l’organisme, nous a amenés à nous poser la question suivante : Les appels au boycottage comme celui de CEI font-ils avancer le débat? Les gens modifieront-ils vraiment leurs projets de voyage simplement parce qu’un groupe écologiste plutôt obscur les invite à le faire, alors qu’ils connaissent la beauté du paysage et le milieu sauvage époustouflant qui les attendent? Les campagnes de boycottage peuvent-elles provoquer un changement d’attitude chez les automobilistes qui achètent fréquemment de l’essence dérivée des sables pétrolifères?
Cette réflexion a amené certaines personnes à se demander si les appels au boycottage visent vraiment à changer le comportement des consommateurs ou s’il ne s’agit pas plutôt de campagnes de financement ou de marketing pour leurs promoteurs. Ces appels constituent à tout le moins une arme à deux tranchants. Pour une lecture intéressante sur l’efficacité des campagnes de boycottage, consultez le Washington Post.
Quel que soit leur but ou ce que vous pensez d’eux, les appels au boycottage font partie de notre culture. Mais ce qui importe finalement au public, c’est de savoir que les entreprises mènent et continueront de mener leurs activités de façon responsable. L’industrie des sables pétrolifères continuera de jouer un rôle important dans notre avenir énergétique, à la condition qu’elle cherche constamment à améliorer sa performance environnementale et à répondre aux attentes du public ou à les dépasser.
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