Nombreux sont ceux qui aimeraient que le Canada mette fin à ses activités d’exploitation des sables pétrolifères.
Ils soutiennent que les coûts environnementaux sont trop élevés et que l’exportation continue de pétrole n’incite pas les gros consommateurs comme les États-Unis à mettre au point des sources d’énergie de remplacement.
Mis à part les doutes quant à la faisabilité de remplacer le pétrole même à moyen terme, quelles seraient les conséquences de l’abandon des projets de mise en valeur des sables pétrolifères sur l’économie canadienne à un moment où le chômage est chronique, les plans de sauvetage du gouvernement se multiplient et une récession à double creux est possible? Il est difficile de déterminer l’impact de façon absolue, mais regardons la contribution de l’industrie à l’économie canadienne et les prévisions de tiers pour voir ce que les répercussions pourraient être.
- Baisse du PIB : Selon une récente étude du Canadian Energy Research Institute, la mise en valeur des sables pétrolifères devrait contribuer 1,7 billion au PIB du Canada au cours des 25 prochaines années.
- Diminution des recettes fiscales : Le CERI estime que les sables pétrolifères contribueront à augmenter les recettes fiscales de 19,6 milliards $ par année. Cette somme représente 8 % des dépenses annuelles actuelles du gouvernement fédéral et pourra servir à financer les écoles, les soins de santé et le réseau routier.
- Pertes d’emplois : Le CERI prévoit que l’industrie des sables pétrolifères créera plus de 450 000 emplois partout au Canada au cours des 25 prochaines années.
- Pertes de revenus pour les entreprises ne faisant pas partie de l’industrie des sables pétrolifères du Canada : Suncor et Petro-Canada dépensent à elles seules 10,4 milliards de dollars annuellement auprès de 17 000 fournisseurs. La majorité de cette somme est dépensée en Alberta, mais les entreprises de l’Ontario ont tout de même reçu 1,3 milliard $ et celles du Québec, 400 millions $.
- Exposition accrue à des régimes hostiles : si nous n’exploitions pas les sables pétrolifères, l’Amérique du Nord serait beaucoup plus dépendante de pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud et de la Russie pour son pétrole. Bon nombre de ces pays ne défendent pas les mêmes principes environnementaux, politiques et de droits de la personne que le Canada et ont peu de réglementation ou de transparence en matière d’environnement.
Pierre Duhaime, président et chef de la direction de SNC-Lavalin, société établie au Québec (divulgation complète : SNC-Lavalin est un fournisseur de Suncor) a fait valoir cet argument de façon convaincante dans un récent éditorial publié dans le The Globe & Mail. Il conclut en disant qu’à moins que les consommateurs changent dramatiquement leur mode de vie, le monde continuera d’avoir besoin d’une source d’approvisionnement fiable en pétrole.
La majorité des pays se réjouirait d’avoir les réserves de pétrole dont le Canada dispose. C’est tout à notre honneur en tant que peuple responsable de se livrer à une réflexion aussi profonde sur la mise en valeur de ces réserves. Nous devons poursuivre notre réflexion de même que nos recherches en vue de trouver des énergies de remplacement et renouvelables qui nous permettront de réduire l’impact de nos activités. Entre-temps, l’industrie des sables pétrolifères constitue un moteur économique vital, en créant des emplois et en finançant des programmes sociaux qui nous aident à maintenir une qualité de vie supérieure. Notre défi dans les années à venir sera d’exploiter le plein potentiel de nos ressources, tout en gérant de façon responsable leur impact social et environnemental.
Flash sur les sables pétrolifères fait relâche
Comme bon nombre de nos lecteurs seront en vacances, le bulletin ne sera pas publié durant les deux premières semaines du mois d’août.
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