Dans les numéros précédents de Flash sur les sables pétrolifères, nous avons abordé les trois piliers de la durabilité : l’énergie, l’économie et l’environnement, qui sont tout aussi importants les uns que les autres. Cette semaine, nous examinerons le lien entre l’énergie et l’économie.
Depuis le début de la révolution industrielle, l’accroissement de la consommation d’énergie mondiale a suivi l’augmentation des niveaux de vie. Toutefois, la consommation accrue d’énergie n’est pas une conséquence d’une plus grande richesse et prospérité, mais constitue très certainement un élément moteur.
Ce n’est pas un hasard que les Américains, qui ne représentent que 5 % de la population mondiale et qui jouissent d’un des niveaux de vie les plus élevés, consomment 25 % de toute l’énergie produite. On observe depuis longtemps (PDF) que plus la consommation d’énergie par habitant est élevée, plus le pays est prospère.
Cette parenté se confirme lorsqu’on regarde, par exemple, la Chine et d’autres pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’Agence internationale de l’énergie (PDF) note que la Chine a probablement déjà déclassé les États-Unis à titre du plus grand consommateur d’énergie de la planète et deviendra bientôt la première puissance économique mondiale. Elle prédit également que les pays non membres de l’OCDE seront à l’origine de 93 % de la croissance de la demande d’énergie au cours des 25 prochaines années.
Comme Dennis Anderson le soutient dans la publication Energy and Economic Prosperity du Programme des Nations Unies pour le développement, l’énergie moderne et abondante peut améliorer le niveau de vie de milliards de personnes, notamment dans les pays en développement qui n’ont pas accès aux services ou qui enregistrent des niveaux de consommation largement inférieurs à ceux des pays industrialisés.
« Aucun pays n’a réussi à augmenter de façon substantielle son revenu par habitant sans accroître sa consommation d’énergie commerciale. »
M. Anderson affirme qu’aucun pays n’a réussi à augmenter de façon substantielle son revenu par habitant sans accroître sa consommation d’énergie commerciale. La demande en combustibles fossiles des pays industrialisés est au moins 50 fois plus importante (en unités d’énergie) qu’en 1860, tandis que la puissance (en HP) par travailleur des secteurs industriels et agricoles s’est accrue de façon équivalente et a contribué à une hausse importante de la productivité du travail. Comme l’illustre le tableau ci-dessous, la consommation d’énergie et le développement social sont intimement liés.
Il est clair que les pays en développement progressent dans le même sens, mais à un rythme plus accéléré que celui des pays développés, étant donné que les combustibles modernes ont remplacé les sources d’énergie moins efficientes comme le bois, et sont devenus plus abondants et abordables. Selon la Banque mondiale, le prix initial de l’électricité était 20 fois plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui en prix indexés. La production d’électricité a non seulement permis d’offrir une source d’énergie plus économique, mais a ouvert la voie à une toute nouvelle phase d’industrialisation et d’urbanisation grâce à un éclairage de haute qualité et à des appareils plus petits et propres pour la maison et le travail.
En examinant la consommation d’énergie des différents pays, nous pourrions certainement tirer de précieuses leçons de pays qui ont connu un essor économique, mais qui ont su gérer d’une manière efficiente leur consommation d’énergie. Prenons, par exemple, les modes de consommation d’énergie du Canada, des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest.
M. Anderson nous rappelle que l’énergie est un « bien » économique, mais que la pollution engendrée par la production et la consommation d’énergie est un « mal » économique. Pour s’attaquer à ce « mal », il faut substituer les sources à long terme (remplacer le bois par le charbon et le charbon par le gaz) et tirer parti des technologies à court terme (installer des laveurs de SOX et de NOX dans les centrales électriques et des convertisseurs catalytiques dans les automobiles). Réduire la pollution par des moyens technologiques augmente de façon marginale les coûts énergétiques globaux, mais contribue aussi à accroître la production économique et le mieux-être.
Le développement durable s’appuie sur une économie forte, un environnement sain et un bien-être social, ces trois conditions étant inextricablement dépendantes d’une énergie abordable. Le défi est de trouver le juste équilibre, non seulement pour nous, mais pour les milliards de personnes dans le monde qui cherchent légitimement à améliorer leur qualité de vie.
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