La gestion de l’opposition communautaire est l’un des plus grands défis que doit relever toute personne ou société qui tente de construire une usine, d’aménager une ligne de transport d’énergie ou de bâtir un immeuble commercial.
La résistance communautaire, connue comme le syndrome pas dans ma cour, a plusieurs variantes : dans aucune cour, pas sous ma cour, pas contre mon commerce ou mon industrie, ne rien construire près de quiconque ou quoi que ce soit et, enfin, pas sur la planète Terre.
Mais faire abstraction des adversaires locaux en leur collant une étiquette ne tient pas compte du fait qu’il est tout simplement humain de résister au changement et au développement, particulièrement lorsque le changement semble n’offrir aucun avantage direct et que le contraire semble vrai. C’est également dans notre nature d’être hypocrite quand nous faisons face à ces questions.
Vouloir le beurre et l’argent du beurre se produit plus souvent qu’on pense. Ne voulons-nous tous pas une station-service commode pour faire le plein, tant qu’elle n’est pas sur notre rue?
L’attitude « pas dans ma cour » est un problème profond dans le secteur du développement énergétique car l’infrastructure exigée pour produire de l’énergie est toujours immense et rarement jolie. Tous les projets énergétiques font face à une opposition locale, qu’il s’agisse des pipelines en Colombie-Britannique, de l’énergie nucléaire et éolienne en Ontario, du gaz de schiste et de l’électricité au Québec ou, bien sûr, des sables pétrolifères en Alberta et en Saskatchewan.
Même les initiatives de « bonne » énergie (renouvelable) font face au syndrome « pas dans ma cour », au Canada et à l’étranger. Prenons par exemple l’Allemagne. En dépit du fait que ce pays se classe au premier rang parmi les pays européens pour le développement de l’énergie renouvelable, les grands projets d’énergie éolienne et solaire continuent de faire l’objet d’une vive opposition, de la part des mêmes personnes qui viennent d’élire un gouvernement régional ayant promis de fermer toutes les centrales nucléaires au pays. Comme quelqu’un l’a dit un jour, la logique est l’argument le plus faible en politique.
Nous trouvons tous qu’il est difficile de porter un fardeau supplémentaire pour le bien général. Au moins, dans le cas des sables pétrolifères, la plupart des activités se déroulent loin des grands centres. Mais cela n’est pas possible pour d’autres sources d’énergie. Les centrales électriques doivent se trouver près des grands centres urbains pour des raisons d’efficacité ou il faut aménager de grandes lignes de transport d’énergie. Quant aux sources d’énergie moins denses comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, elles exigent de grandes superficies.
Quoi qu’il en soit, au fur et à mesure que la population continue de manifester son opposition et que la demande d’énergie augmente, nous devons trouver de nouveaux endroits où développer l’énergie. Comme nous l’avons mentionné dans des numéros précédents de Flash sur les Sables pétrolifères, l’énergie, l’environnement et l’économie sont reliés. Tout développement énergétique s’accompagne de compromis. Mais ce n’est pas une excuse pour ne pas le faire.
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