Étant donné les inondations annoncées aux nouvelles, on peut vous pardonner de prendre l’eau pour une ressource inépuisable.
Les nouvelles des inondations printanières en territoire enclavé en Saskatchewan, au Manitoba et aux États-Unis pourraient laisser croire qu’il n’y a pas de problème d’approvisionnement en eau. En effet, du majestueux fleuve Mackenzie, dans le nord du pays, jusqu’à la rivière Niagara, qui se jette dans le lac Ontario, les rivières canadiennes contiennent environ sept pour cent des réserves renouvelables d’eau de la planète. Le Canada est aussi l’un des pays les moins densément peuplés au monde.
Environ 22 % de l’eau douce utilisée dans le monde sert à l’industrie. Photo : iStockphoto
Pourtant, si vous ne tenez compte que de ce côté de la médaille, vous vous trompez; l’eau est une denrée rare, qui est en voie de le devenir encore davantage. C’est une ressource précieuse et omniprésente : du verre d’eau qui nous désaltère jusqu’au bain qui nous détend avant d’aller au lit, en passant par les tours de refroidissement des usines et les aquifères utilisés en agriculture. Selon les Nations Unies, 70 pour cent de l’eau douce utilisée mondialement sert à l’irrigation, 22 pour cent à l’industrie et 8 pour cent à des usages domestiques. Au cours du dernier siècle, l’utilisation de l’eau douce a augmenté deux fois plus rapidement que la population mondiale.
Il est donc essentiel d’examiner de près notre consommation d’eau. Un climat aride ou semi-aride caractérise déjà certaines régions du Canada, notamment les zones intérieures de la Colombie-Britannique et le sud des Prairies, et environ 60 pour cent de l’eau douce du pays est drainée vers le nord, tandis que 85 pour cent de la population vit au sud, en deçà de 300 kilomètres de la frontière des États-Unis.
En vérité, nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller notre eau. À l’heure actuelle, on accorde beaucoup d’attention à la quantité d’eau requise pour produire des ressources comme le pétrole et pour fabriquer les objets de la vie courante.
Voici les chiffres, en commençant par les données sur les sables pétrolifères :
- En moyenne, il faut actuellement un demi-baril d’eau douce pour produire chaque baril de brut à partir des sables pétrolifères au moyen de la technologie in situ (un baril équivaut à 159 litres, ou 42 gallons américains).
- L’exploitation des sables pétrolifères requiert toujours entre deux et quatre barils d’eau douce pour chaque baril de brut produit. Nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer cette proportion en étant plus efficaces, en recyclant et en utilisant de nouvelles technologies.
Voici des statistiques intéressantes sur l’utilisation d’eau dans d’autres industries – allez voir ce blogue : il fera des vagues, c’est garanti!
- Selon treehugger.com, il faut 6 800 litres d’eau (soit 1 800 gallons) pour faire pousser le coton nécessaire à la fabrication d’une paire de jeans, le vêtement le plus populaire en Occident.
- Il faut également plus de 147 000 litres d’eau (39 000 gallons) pour fabriquer une seule voiture, et 200 litres (53 gallons) pour votre café au lait matinal. Ouch!
- Et finalement, 5 700 litres (1 500 gallons) pour un baril de bière. Re-ouch!
Selon nous, de telles données permettent de tirer trois conclusions :
- Premièrement, la plupart d’entre nous n’ont aucune idée combien d’eau douce est nécessaire à la fabrication d’objets de la vie courante que nous tenons pour acquis.
- Deuxièmement, ce genre de statistique est une bonne façon d’entamer une conversation au bureau autour du distributeur d’eau.
- Et troisièmement, ces données laissent entrevoir un avenir où l’eau risque de remplacer l’or comme indicateur de richesse. Au sein de l’industrie, elles nous poussent à réfléchir à nos propres efforts de conservation de l’eau et nous rappellent les objectifs que nous nous sommes fixés.
La réflexion à propos de l’eau, soit en tant que source d’énergie ou composante de la fabrication des produits et services que nous consommons tous, nous aidera à orienter nos comportements et, avec un peu de chance, nous poussera à utiliser cette précieuse ressource de façon plus responsable. C’est le genre d’avenir que nous nous souhaitons à tous.
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