Imaginez que vous êtes détaillant de produits électroniques et qu’un client vous demande d’où proviennent les puces de vos téléphones intelligents, ou que vous êtes tailleur et qu’un client vous demande qui vous fournit la laine des complets que vous lui vendez. Êtes-vous à court de réponses?
Les détaillants se font poser ce type de questions tous les jours. Mais des questions sont également posées sur l’énergie. Les écologistes et leurs partisans demandent aux détaillants de répondre à des questions exhaustives concernant le carburant utilisé dans les camions transportant leur marchandise. Le carburant provenant des sables pétrolifère est-il dérivé du brut? Quelle énergie est utilisée pour fabriquer les produits et les acheminer vers les marchés? Cette énergie provient-elle du brut issu des sables pétrolifères. Des détaillants se font demander si leurs transporteurs utilisent des carburants dérivés du brut issu des sables pétrolifères. Photo : iStockphoto
De nos jours, il n’est pas mauvais que les détaillants se fassent poser des questions difficiles. Il faut toutefois que tous s’en tiennent aux faits pour que ces discussions aient du sens.
De nombreuses entreprises consommatrices, tout en bénéficiant de marques fortes et en vue, se croient mal placées pour participer au débat sur les sables pétrolifères et encore moins pour justifier les moindres détails de leur propre consommation d’énergie. (Lorsque l’organisation non gouvernementale de l’environnement ForestEthics a prétendu en 2010 que Timberland boycottait les sables pétrolifères, l’entreprise a nié cette allégation : « Nous ne boycottons aucun carburant […] puisque nous n’avons pas la visibilité nécessaire, auprès des sources de carburant qu’utilisent nos transporteurs, pour le faire intelligemment. » Les gens de Levi-Strauss ont formulé des remarques semblables sur leur blogue.)
ForestEthics continue de faire pression sur les grands détaillants, ce qui incite ces derniers à faire appel à nous pour avoir réponse à leurs questions. C’est une bonne chose, car nous croyons qu’il est important que les détaillants soient bien informés lorsqu’ils s’engagent dans une discussion sérieuse. Il est également intéressant de savoir qu’on demande notre opinion d’expert. (Ce n’est pas tous les jours qu’un grand détaillant d’une marque importante demande notre opinion; de plus, il est possible qu’on nous offre des échantillons gratuits.)
Alors, que devons-nous leur dire? Tout d’abord, tous les produits énergétiques laissent une empreinte carbonique, que ce soit à la production ou à la distribution – dans les deux cas, souvent. Ensuite, nous incitons les détaillants à se renseigner sur les types d’énergie à leur disposition et sur celle qu’ils consomment.
Comme l’a souvent fait remarquer Rick George, chef de la direction de Suncor, il n’est pas nécessaire de préconiser un type d’énergie au détriment d’un autre pour s’assurer une source sécuritaire et durable d’énergie à long terme; il faut trouver le bon équilibre entre les divers types.
Maintenant que le débat est lancé, nous pouvons aller plus loin que les sables pétrolifères. Qu’en est-il des produits équitables axés sur l’utilisation d’énergies renouvelables? Quels sont les critères qui définissent une énergie « responsable »? Passer du charbon à l’électricité renouvelable serait-il un meilleur point de départ pour les détaillants qui désirent réduire leur empreinte carbonique? Voilà plusieurs questions difficiles, mais nous voulons participer à ce débat.
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