Qu’est-ce qui distingue un centre de villégiature tout inclus des installations de drainage par gravité au moyen de vapeur (DGMV) dans nos installations de sables pétrolifères in situ? Pas grand-chose, en fait. Dans les deux cas, on y trouve chaleur et bain de vapeur, l’huile y coule à flots et une foule d’activités s’y déroulent en continu.
L’augmentation de la production dans nos installations in situ de Firebag constitue un élément clé des plans de Suncor visant à accroître l’approvisionnement en bitume.
Soit, la région des sables pétrolifères de l’Alberta ne s’ajoutera probablement jamais aux destinations du Club Med. Il n’empêche que le nombre d’installations DGMV in situ au sein de la région devrait considérablement augmenter au cours des prochaines années.
En effet, 80 % des réserves de sables pétrolifères sont trop profondes pour faire l’objet d’une extraction minière et ceux-ci doivent plutôt être recueillis sur place (in situ) par forage de puits. Le forage par DGMV consiste à injecter de la vapeur dans le réservoir pour réchauffer le bitume afin qu’il puisse être pompé vers la surface.
Comme nous le disions dans un article FSP antérieur où nous comparions les diverses méthodes d’exploitation, l’un des inconvénients des activités in situ est la quantité d’énergie considérable dont elles ont souvent besoin. Cette énergie est en grande partie produite par la combustion de gaz naturel, laquelle sert à réchauffer l’eau devant se transformer en vapeur.
Pas étonnant que les exploitants in situ sont soucieux de rendre leurs installations les plus efficaces possible sur le plan énergétique. Et bien entendu, les économies de gaz naturel procurent d’énormes avantages sur les plans financier et environnemental.
Comment mesure-t-on l’efficacité énergétique d’une installation? Bien des intervenants utilisent le ratio vapeur-pétrole comme mesure clé, surtout ceux œuvrant au sein de l’industrie du placement, laquelle est obnubilée par les ratios.
Le ratio vapeur-énergie mesure en barils de vapeur la quantité d’énergie nécessaire à la production d’un baril de bitume. Règle générale, moins il faut de barils de vapeur pour produire un baril de pétrole, plus l’efficacité des installations est grande. (Les caractéristiques du réservoir de bitume de l’installation influent également sur le ratio vapeur-pétrole.)
Parce qu’il s’agit d’un coefficient permettant de calculer les intrants et les extrants énergétiques avec soin, le ratio vapeur-énergie n’est pas sans rappeler les cotes de consommation de carburant employées dans l’industrie automobile. Le secteur de l’exploitation in situ présente donc son lot de voitures Fiesta de Ford économiques (aux ratios de deux à un, et moins), mais également son lot de Yukon de GMC (aux ratios de six à un, et plus).
Alors, comment les deux installations in situ de Suncor, c’estàdire Firebag et MacKay River, performent-elles par rapport au secteur? Le ratio de Firebag se situe à peu près au milieu de la fourchette, tandis que celui de MacKay River figure parmi les plus faibles. (Se reporter à la diapositive 17 de la Présentation à l’intention des investisseurs du T2 2011 de Suncor (PDF))
Si utile que soit cette mesure, le ratio vapeur-pétrole ne permet pas d’illustrer tous les aspects de la situation, surtout lorsqu’il s’agit de mesurer les incidences environnementales globales, outre les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi certains adoptent une perspective plus large lorsqu’ils évaluent l’efficacité des installations. Par exemple, le Pembina Institute a publié l’année dernière un classement des projets in situ en matière de performance environnementale. (Il est à noter que les usines de Firebag et de MacKay River ont obtenu des résultats supérieurs à la moyenne du secteur dans le cadre de cette évaluation.)
Firebag et MacKay River ne feront jamais figure de Punta Cana ou de La Caravelle aux yeux des visiteurs, mais nous déployons des efforts afin d’améliorer ces installations ainsi que d’autres encore. Attendez-vous à ce que la performance en matière d’efficacité énergétique des installations in situ évolue au cours des prochaines années, un peu comme nous l’avons vu pour la consommation de carburant des véhicules, qui n’a cessé de s’améliorer depuis 1927, année où Ford a cessé la production du modèle T.
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