Il faut être particulièrement maso pour aimer le mois de janvier. Dans les centres de conditionnement, on entend clinquer les chaînes des appareils, la salade est au menu à chaque repas et la simplicité volontaire est à l’honneur après les excès du temps des fêtes.
Comme dans le cas de nos résolutions du nouvel an, il faudra faire preuve de patience et adopter une approche disciplinée pour mettre en œuvre des solutions énergétiques vertes. Photo : iStockphoto
Et pour bon nombre d’entre nous, les bonnes résolutions ne suffisent pas. En effet, bien des gens abordent la nouvelle année avec des idées et des plans pour nous permettre collectivement d’avoir un monde meilleur. La réduction ou même l’élimination des combustibles fossiles sont souvent considérées comme des moyens d’améliorer la vie sur notre planète, surtout devant la menace du changement climatique qui pèse sur nous.
Dans notre quête d’une taille plus mince ou d’un monde exempt de carbone, nous – et c’est dans nos gènes d’humains – visons des résultats immédiats avec un minimum d’effort et avec le moins d’inconvénients possible. Malheureusement, la dure réalité est la suivante : il faut consacrer beaucoup de temps et d’efforts pour obtenir des résultats.
Nos efforts pour perdre du poids sont annihilés par notre goût pour la bonne bouffe, le confort de notre foyer et le pouvoir d’attraction de la télévision.
Alors qu’est-ce qui nous empêche de ne plus dépendre des combustibles fossiles?
Le coût et la densité énergétique sont des facteurs déterminants. Les énergies renouvelables offrent indéniablement des avantages environnementaux, mais pour le moment elles arrivent derrière les combustibles fossiles sur le plan du coût et de la quantité d’énergie fournie à volume égal.
L’entreprise de services-conseils financiers AltaCorp Capital Inc. a comparé les sources d’énergie renouvelables aux sources d’énergie à base d’hydrocarbures dans le cadre d’un vaste projet de recherche intitulé Renewables vs. Hydrocarbons: The Energy Reality (PDF).
Bien qu’AltaCorp a reconnu que les hydrocarbures ne pourront répondre à nos besoins indéfiniment, elle a établi, au cours de son analyse de 27 sources d’énergie différentes, que les filières alternatives comme l’éolien et le solaire étaient de loin plus coûteuses que les sources classiques comme les sables pétrolifères et le pétrole du Moyen-Orient. Même si comme on dit « on a rien sans rien », l’argent parle… Regardez le diaporama ci-dessous pour comprendre comment se classent les différentes sources d’énergie par rapport au coût et au rendement énergétique, à la consommation et aux émissions de CO2.
L’écart de coût explique pourquoi les gouvernements, et non les entreprises, sont sollicités pour encourager les investissements dans les énergies renouvelables en vue de faciliter la transition vers un monde sans hydrocarbures. Les subventions sont, et continueront d’être, un élément capital pour la mise en valeur des énergies renouvelables. Voilà pourquoi essentiellement nous ne pouvons espérer nous libérer de notre masse excédentaire d’hydrocarbures du jour au lendemain.
Dans son rapport Perspectives énergétiqu es mondiales 2011, l’Agence internationale de l’énergie prévoit que la part des énergies renouvelables dans le panier énergétique primaire mondial passera de 13 % aujourd’hui à 18 % en 2035, grâce à des subventions qui atteindront 250 milliards de dollars en 2035, contre 66 milliards de dollars en 2010.
Les sources d’énergie renouvelables actuelles sont non seulement coûteuses, mais il apparaît aussi, comme il a été établi dans un numéro antérieur, que leur exploitation à grande échelle pour répondre à la demande croissante d’énergie n’est pas pratique.
Même les plus ardents partisans des énergies renouvelables reconnaissent qu’il n’est pas possible de se passer tout d’un coup des combustibles fossiles. À preuve, ce récent rapport de Greenpeace intitulé Energy Revolution: A Sustainable Energy Outlook for Canada, dans lequel on aborde le potentiel de remplacement des sources d’énergie non renouvelables par des sources renouvelables.
Selon le rapport, la part des énergies renouvelables dans le panier énergétique primaire canadien passerait de 15 % actuellement à 25 % en 2020 et à 74 % d’ici 2050.
Tout le monde souhaite voir la part des sources renouvelables progresser le plus rapidement possible. Nous pensons que le passage d’une économie fondée sur les combustibles fossiles à une économie fondée sur les énergies renouvelables peut avoir lieu à la condition d’avoir un dialogue ouvert, une pleine participation de tous les intervenants et la reconnaissance que des compromis seront nécessaires.
Il faut adopter une stratégie nationale qui tient compte des conséquences sociales, économiques et environnementales d’un pareil changement.
Comme dans le cas de nos résolutions du nouvel an, il faudra faire preuve de discipline et d’innovation pour mettre en œuvre des solutions énergétiques vertes sans renoncer complètement à notre style de vie actuel.
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