Le gouvernement de l’Alberta accorde une grande importance au captage et stockage du CO2 (CSC) en tant que processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), et consacrera la somme de deux milliards de dollars à faire avancer quatre projets de démonstration du CSC de grande envergure dans la province.
L’usine de valorisation Scotford de Shell traite le bitume des sables pétrolifères de l’Alberta. C’est là que se déroulera le projet Quest. Mention de source : ICO2N
Le CSC peut-il réellement aider à réduire les émissions des sables pétrolifères? Peut-être. Et bien que le CSC puisse se révéler utile dans certaines applications, il ne s’agit pas d’une solution magique, mais plutôt de l’une de nombreuses méthodes étudiées pour réduire les émissions de GES.
Comment le CSC fonctionne-t-il? Le captage et le stockage du CO2 vise à capter les émissions de GES de grandes installations industrielles avant que les particules atteignent l’atmosphère. Les émissions sont ensuite transportées par des pipelines afin d’être stockées de façon permanente dans des formations rocheuses poreuses souterraines profondes et sûres où une barrière de substratum imperméable et des phénomènes de piégeage naturels emprisonnent les gaz pour toujours.
La technologie du CSC convient le mieux aux sources importantes d’émissions concentrées en raison de ses coûts élevés et de l’infrastructure majeure exigée. Bien que le développement des sables pétrolifères comporte plusieurs sources d’émissions, peu d’entre elles sont des sources importantes d’émissions concentrées. Le CSC semble plus apte à servir la réduction des émissions à l’étape de la valorisation des sables pétrolifères et, dans une moindre mesure, la récupération du pétrole in situ.
C’est à l’étape de la valorisation que le CSC sera d’abord utilisé dans le développement des sables pétrolifères. Les coûts varient selon l’installation, mais sont semblables à ceux du CSC aux centrales thermiques alimentées au charbon. Selon ICO2N, un groupe de sociétés canadiennes qui développent le CSC au Canada, le CSC aux usines de valorisation devrait permettre de capter au départ environ 35 pour cent des émissions, par rapport à au moins 90 pour cent aux centrales au charbon. Parmi les quatre projets en Alberta, deux ont pour cadre des usines de valorisation : Shell Quest et North West Upgrading.
Au fur et à mesure que la technologie du CSC s’améliore et que les coûts diminuent, ce processus pourrait être utilisé dans d’autres aspects des activités reliées aux sables pétrolifères, notamment aux installations in situ. Les projets pilotes en cours mettent à l’essai la viabilité et la sécurité techniques du CSC à ces installations. Un de ces projets est proposé par le CO2 Capture Project et dirigé par Suncor. Il s’agit d’une initiative de combustion de gaz oxygéné dans un générateur de vapeur à passage direct à l’installation de drainage par gravité au moyen de vapeur Cenovus à Christina Lake.
Le gouvernement et l’industrie appuient généralement la technologie du CSC pour aider à diminuer les émissions de GES des sables pétrolifères, mais les avis sont partagés au sein de la communauté environnementale. Par exemple, la David Suzuki Foundation et le Fonds mondial pour la nature s’opposent au CSC car on considère qu’il prolonge l’utilisation des combustibles fossiles au lieu d’investir dans le développement de l’énergie renouvelable. D’autres groupes comme le National Resources Defense Council et le Pembina Institute appuient le CSC en tant que technologie potentielle, mais expriment des préoccupations quant aux coûts et au rythme de réduction des émissions de GES.
Préoccupations mises à part, le CSC est l’une de nombreuses méthodes potentielles pouvant être utilisées en vue de réduire l’impact environnemental du développement des sables pétrolifères.
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