Pour une rare occasion, les sociétés d’énergie, le gouvernement, les universitaires et les groupes environnementaux se rallient à un consensus et reconnaissent tous que le Canada a besoin d’une stratégie énergétique.
Comme consommateurs d’énergie, nous devons tous participer à l’élaboration de l’avenir énergétique du pays. Photo : iStockphoto
La bonne nouvelle est que les discussions sur le sujet sont déjà très avancées, qu’elles suscitent la participation de représentants de différents secteurs et que les initiatives et les idées ne manquent pas.
Les entreprises qui produisent, transportent et consomment de l’énergie ont formé l’Institut canadien de politique énergétique, un groupe d’intérêt, pour faire avancer le débat.
Les leaders des intervenants clés, comme l’institut Pembina, le Conference Board du Canada et la Canada West Foundation, travaillent ensemble au sein du Winnipeg Consensus en vue de mettre au point une stratégie canadienne pour une énergie propre.
De leur coté, les producteurs de pétrole et de gaz, comme Shell Canada, ont présenté leur approche pour atteindre l’objectif. Suncor est aussi un des partisans de la première heure d’une stratégie d’énergie durable pour le pays.
Bien qu’il y ait différents points de vue sur ce que devrait être le contenu de la stratégie, on s’entend pour dire qu’il faut tenir compte des besoins énergétiques à long terme du Canada et déterminer quelles sources d’énergie prouvées et possibles y répondront. Il est généralement aussi entendu qu’on devrait considérer la façon dont l’énergie est produite et consommée, et que la stratégie devrait comprendre des objectifs clairs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Jusqu’à maintenant, les résultats sont encourageants. À notre avis, cependant, un certain nombre de conditions essentielles doivent être remplies avant que le dialogue n’aboutisse à une véritable stratégie énergétique.
Tout d’abord, il faut reconnaître la complexité du système énergétique (comme on peut le constater dans le schéma inclus dans le diaporama ci-dessous). Différentes formes d’énergie primaire sont réparties dans l’ensemble du pays : hydroélectricité au Québec, énergie nucléaire en Ontario et pétrole, gaz et énergies renouvelables en Alberta. Il est capital de comprendre ces sources d’énergie ainsi que la façon dont l’énergie primaire est transformée en vue de sa consommation si nous voulons avoir des discussions fructueuses sur les choix et les compromis à faire.
(Pour avoir une meilleure idée de la complexité du système énergétique, visitez Energyville, un jeu en ligne mis au point par Chevron et The Economist Group. Il permet aux participants de déterminer le panier énergétique d’une agglomération virtuelle et de constater l’impact économique, environnemental et financier de leurs choix. Barrage hydroélectrique, panneaux solaires ou plate-forme pétrolière en mer, le choix des sources d’énergie pour allumer les lumières d’Energyville vous revient entièrement.)
Deuxièmement, il est nécessaire d’orienter les discussions vers l’élaboration d’un véritable processus et non vers un résultat ponctuel, comme un rapport, un document ou une étude. L’objectif devrait être d’élaborer une série de mesures à prendre pour évaluer les progrès accomplis et pour revoir et adapter la stratégie en fonction de la conjoncture, par exemple selon l’évolution des prix des marchandises, les percées technologiques ou les catastrophes naturelles.
Même si la publication d’une stratégie énergétique nationale n’est pas pour demain, il est encourageant de constater que cette question importante suscite un débat positif. Comme nous utilisons tous différentes formes d’énergie tous les jours, nous devons tous participer à l’élaboration de notre avenir énergétique.
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