Lentement : la nouvelle façon d’aller vite?
Le mouvement lent ne préconise pas de tout faire à un pas d’escargot, mais plutôt de faire les choses au bon rythme pour bien les faire. Photo credit: iStockphoto.
Depuis 20 ans, les passionnés de cuisine, ou « foodies », nous encouragent à ralentir et à tirer plaisir des choses plus simples et meilleures de la vie comme les aliments locaux et les bières et vins artisanaux.
Cette tendance culinaire, appelée « écogastronomie », a pris naissance en Italie. L’expression anglaise, slow food, rend hommage au livre d’un Canadien d’origine écossaise, Carl Honoré, In Praise of Slow, qui invite à rejeter délibérément la vie moderne trop pressée et obsédée par le nouveau en faveur d’une vie consacrée à faire toute chose assez lentement pour la faire le mieux possible.
Cette approche à l’égard d’un style de vie lent a donné lieu non seulement à l’écogastronomie, mais aussi au slow design, la décoration écolo-éthique, et au slow travel, une façon de voyager en prenant son temps, en savourant l’expérience et en préférant les bicyclettes, les voiliers et les chaussures de marche aux avions et aux trains haute vitesse.
Il semble que le mouvement lent comprenne maintenant un certain style de conduite. On trouve au Canada, la 90kmh Economy Drive, une initiative favorisant la réduction de vitesse volontaire sur l’autoroute. On parle aux États-Unis de Drive 55. (Drive 55 évoque la loi américaine sur la vitesse maximale présentée par le président Carter en 1974 lors du premier choc pétrolier. La loi interdisait aux automobilistes de rouler à plus de 55 miles à l’heure pendant la plus grande partie des années 1970. Il s’agissait de la première limite de vitesse nationale, et quand cette loi a été abrogée en 1995, la plupart des États ont imposé de nouveau leurs anciennes limites. On dit toutefois que les limites de vitesse actuelles sont en moyenne moins élevées qu’en 1974.)
Pour expliquer cette proposition de conduite plus lente, les adeptes de l’initiative 90kmh Economy Drive font remarquer que la vitesse de 90 kilomètres à l’heure (ou 55 miles à l’heure) est en fait la vitesse moyenne optimale pour maximiser le rendement du carburant, et que chaque tranche de huit km au-dessus de 100 km/h peut réduire l’économie de carburant de sept à huit pour cent.
En relâchant un peu l’accélérateur, les partisans de la conduite plus lente font valoir que non seulement nous réduisons notre consommation d’essence et économisons de l’argent, mais nous aidons aussi à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant du transport. Au Canada, ces émissions représentent plus d’un quart des émissions de GES au pays.
Changer sa façon de mener ses activités pour améliorer l’efficacité est un concept que nous pouvons mettre en pratique en tant que producteurs d’énergie. Face au défi de la gestion des émissions de GES qui devraient augmenter dans l’ensemble, les exploitants des sables pétrolifères tentent d’améliorer l’efficacité énergétique dans toutes leurs activités. La production des sables pétrolifères ne représente que 6,5 pour cent des émissions de GES au Canada, mais notre consommation d’énergie est directement liée à nos émissions de GES. Toute amélioration de l’efficacité énergétique réduit notre empreinte de GES.
Suncor est par exemple convaincue que notre plus grande possibilité – et la plus efficace – de réduire à court terme nos émissions de GES est d’améliorer l’efficacité énergétique et la fiabilité de nos usines. Par conséquent, dans le cadre de notre plan d’action sur le changement climatique, nous mettons en œuvre un système de gestion de l’énergie complet pour nous aider à atteindre notre objectif, soit améliorer l’efficacité énergétique de 10 pour cent à l’échelle de la Société d’ici 2015 (par rapport à 2007). Le système comprend un ensemble d’outils, de paramètres de mesure et de responsabilités pour suivre l’utilisation de l’énergie et trouver des occasions d’amélioration.
La conduite lente deviendra-t-elle populaire? Nous ne sommes pas sûrs, car les films ne seraient certainement plus aussi amusants si Batman, James Bond et les Rapides et dangereux tenaient la route à 90 km à l’heure. Et qui veut dire à Michael Schumacher, conducteur de Formule un, de lever le pied?
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