Pour la plupart des gens, la torche est le symbole des Jeux olympiques, une flamme rassurante qui est transportée d’Olympie, en Grèce, à la ville organisatrice où elle brûle jusqu’à la clôture des Jeux. Mais pour tous les travailleurs de l’industrie de l’énergie, la torche laisse une impression bien différente.
Les sociétés d’énergie et les organismes de réglementation déploient beaucoup d’efforts pour éliminer le brûlage à la torche. Photo : iStockphoto
Quiconque a travaillé dans une usine de traitement du gaz naturel, une raffinerie de pétrole ou une installation d’extraction de sables pétrolifères ou en a visité une (ou encore s’en est approché) vous dira probablement qu’il n’y a rien d’aussi affolant que de voir des flammes sortir d’une haute cheminée.
Ce que l’on voit, ce ne sont pas les feux de l’enfer, mais des hydrocarbures résiduels que l’on brûle de manière contrôlée, une opération appelée brûlage à la torche. Omniprésente dans les installations de production d’énergie, cette opération est nécessaire et importante pour gérer les gaz qui s’accumulent durant la transformation des charges d’alimentation en d’autres formes d’énergie utilisables.
Le brûlage à la torche est nécessaire pour des raisons de sécurité et de protection de l’environnement. Les entreprises comme Suncor y ont recours pour évacuer de façon sécuritaire les gaz excédentaires au moment du démarrage ou de l’arrêt d’installations ou en situation d’urgence. Essentiellement, l’opération sert à dépressuriser sans danger une unité de traitement et à réduire les risques d’explosion.
Le brûlage à la torche sert aussi à diminuer le niveau de toxicité des gaz en transformant le sulfure d’hydrogène (que l’on trouve souvent dans les puits de gaz acide et qui donne au gaz son odeur caractéristique d’œufs pourris) en substances moins nocives comme le dioxyde de soufre. Il peut aussi servir à transformer des hydrocarbures en dioxyde de carbone dont l’impact dans l’atmosphère est moins important.
Comme d’autres aspects de la production d’énergie, le brûlage à la torche est fortement réglementé. En Alberta, l’Energy Resources Conservation Board (ERCB) supervise les opérations de brûlage à la torche (ainsi que les rejets volontaires de gaz résiduels dans l’atmosphère sans brûlage). L’organisme veille à ce que les opérations soient faites de manière contrôlée et sous haute surveillance.
Depuis 1999, l’ERCB demande aux producteurs de pétrole et de gaz de réduire les volumes de gaz brûlés à la torche. Suncor et les autres sociétés visées relèvent le défi. (Pour un résumé de l’évolution de brûlage à la torche en Alberta au cours des 10 dernières années, jetez un coup d’œil au rapport suivant de l’ERCB : Upstream Petroleum Industry Flaring and Venting Report.)
Grâce à de nouvelles technologies, nous pouvons espérer réduire et même éliminer le brûlage à la torche en utilisant tout le gaz dans les procédés au lieu d’en rejeter une partie dans l’atmosphère. Ce faisant, les producteurs pourront tirer parti de la valeur énergétique du gaz qui était auparavant gaspillé. Il pourrait également être possible de réinjecter le gaz dans un gisement pétrolier pour en accroître la pression et, ainsi, faciliter l’écoulement du pétrole vers le puits d’extraction.
Le jour viendra peut-être où les travailleurs de l’industrie de l’énergie ne connaîtront plus aucune autre torche que celle de la flamme olympique. Pour le moment, le brûlage à la torche a une fonction importante dans la production de l’énergie dont nous avons besoin.
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