C’est le printemps, le temps du renouveau et le temps de se refaire une beauté. Nous changeons notre garde-robe, notre coupe de cheveux et nos lunettes de soleil pour rafraîchir notre image, et nous courons au centre de rénovation pour acheter des plantes, de l’engrais et de la peinture afin de donner une cure de jouvence à notre maison et à notre jardin. Vous trouverez tout ce qu’il faut pour le blanchiment des murs au comptoir de la peinture, mais pour l’écoblanchiment, c’est au rayon du marketing vert que vous devrez aller.
On accuse souvent les sociétés qui annoncent leur stratégie verte de faire de l’écoblanchiment. Photo : iStockphoto.
Si regarder la peinture sécher vous ennuie, essayez plutôt de suivre la polémique autour de l’action – et de l’inaction – des gens, des entreprises et des gouvernements à propos de la protection de l’environnement.
Dans le monde des affaires, on constate clairement que les attentes relatives à l’orientation verte des sociétés ont augmenté considérablement au cours des dernières années. La responsabilité sociale et environnementale constitue d’ailleurs maintenant un des grands paramètres pour évaluer la qualité d’une entreprise.
Pas étonnant donc qu’il y ait des pressions sur les sociétés d’exploitation des sables pétrolifères pour qu’elles soient transparentes au sujet de leurs activités et des impacts actuels, futurs et cumulatifs de celles-ci sur le climat, sur la qualité de l’eau et de l’air et sur la biodiversité. De fait, l’industrie est plus que disposée à faire connaître son rendement environnemental, et elle a réagi avec une vague de publications, comme les rapports sur le développement durable et d’autres initiatives de déclaration volontaires, ainsi qu’un nombre croissant de campagnes de publicité et de relations publiques. Même le présent blogue constitue une initiative d’avant-garde pour expliquer notre position et en discuter.
Cependant, les efforts déployés par les entreprises pour diffuser leur orientation verte ne sont pas toujours bien reçus. On accuse souvent l’industrie de faire de l’écoblanchiment, un terme utilisé par ses détracteurs pour condamner les entreprises qui, selon eux, consacrent plus de temps et d’argent à parler de l’environnement qu’à s’en occuper réellement ou qui, ce qui est à peine moins ignoble, adoptent des pratiques environnementales insignifiantes et s’en servent comme arguments écologiques pour mieux dissimuler les dommages réels qu’elles causent.
Si les accusations d’écoblanchiment avaient peut-être un certain fondement dans les années 1980 lorsque le terme a été créé, elles sont beaucoup moins justifiées maintenant. En effet, ce sont les gouvernements, les organismes de réglementation et les investisseurs qui exigent maintenant plus de transparence et des réalisations environnementales et sociales positives, et ces groupes ne se laissent pas facilement berner si par hasard une société tentait de cacher une activité « honteuse ».
De plus, au cours des deux dernières décennies on a assisté à l’émergence d’une véritable industrie de la surveillance et de l’évaluation de notre rendement environnemental. En effet, les entreprises sont sous la loupe des groupes écologiques et des syndicats ainsi que des investisseurs qui tiennent compte des indices d’investissement socialement responsable comme le Dow Jones Sustainability Index, le FTSE4Good et, au Canada, le Jantzi Social Index ainsi que de certaines publications sur la responsabilité sociale comme Corporate Knights.
Le fait que Suncor et d’autres sociétés d’exploitation des sables pétrolifères sont incluses dans tous ces indices et que Suncor a été classée au premier rang de son secteur dans certains d’entre eux est la preuve que, même dans le dur domaine de la production des ressources primaires, il y a longtemps qu’on est passé de la parole à l’acte en matière de responsabilité sociale.
Il est tout à fait normal et même souhaitable qu’il y ait un peu de méfiance à l’égard des entreprises, mais ce qui compte c’est de tenir compte de tous les faits, d’étudier toutes les possibilités et de se forger sa propre opinion. Nous continuerons de brosser un tableau complet de nos réalisations, mais en y allant mollo sur le vert…
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