Dans un monde où la demande d’énergie devrait continuer d’augmenter pendant des décennies en raison du développement économique de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Afrique, fournir à chacun l’énergie nécessaire aujourd’hui et demain pour pouvoir aspirer à plus de confort et de sécurité représente un défi sociétal immense.
La polarisation croissante du débat sur l’énergie rend-elle moins envisageable l’approche collaborative? Photo : iStockPhoto
Comme nous l’avons expliqué dans des numéros antérieurs, chaque forme d’énergie comporte des inconvénients sur le plan social, économique, technique ou environnemental. Nous pouvons en rêver tant que nous voulons, mais il n’existe pas de source d’énergie parfaite, c’est-à-dire sans impact, que l’on peut utiliser sans culpabilité et qui est abordable pour tous sur la planète.
C’est pourquoi la discussion est si importante. Les décisions que nous prenons aujourd’hui auront une incidence sur la qualité de vie des générations futures.
Débat polarisé
Malheureusement et ce qui est très préoccupant, le débat sur l’énergie en Amérique du Nord semble se polariser de jour en jour, et jeter le blâme sur une partie ou une autre ne règle rien.
Formuler le problème autour de deux axes opposés, sécurité énergétique ou protection de l’environnement, n’est pas la solution. En fait, cette situation rappelle l’argumentation de l’industrie dans les années 1970 quand les groupes environnementaux essayaient d’obtenir plus de réglementation pour les usines polluantes. Comme à cette époque, les syndicats prennent aujourd’hui la partie des employeurs.
Susciter un débat de qualité
Compte tenu de tout ce que nous entendons, quelles sont les probabilités d’avoir une collaboration positive et de trouver un terrain d’entente?
Pour que ce débat soit fructueux, nous sommes d’avis qu’il doit y avoir une participation constructive de toutes les parties intéressées : organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE), industrie, Premières Nations, groupes d’intérêt spéciaux, gouvernements, universitaires, éducateurs et population en général. Nous avons tous un rôle à jouer. Nous faisons à la fois partie du problème et partie de la solution. Si nous travaillons ensemble, on ne reprochera rien à personne.
Collaboration fructueuse
Voici différents intervenants qui se sont mis au même diapason pour en arriver à des solutions :
• le Conseil principal de la forêt boréale est composé de divers groupes qui visent à trouver ensemble des solutions pour protéger la vaste forêt boréale du Canada,
• la Clean Air Strategic Alliance est formée de représentants du gouvernement, des Premières Nations, de l’industrie et de groupes environnementaux qui travaillent ensemble pour améliorer la qualité de l’air,
• la Clean Air Renewable Energy Coalition est un organisme parrainé par des entreprises et des ONGE. Elle a pour objectif de stimuler l’industrie canadienne des énergies renouvelables. La coalition a obtenu une subvention du gouvernement fédéral pour la production d’énergie éolienne qui a aidé à faire passer la capacité installée d’une centrale d’à peine 26 mégawatts en 1998 à plus de 5 400 mégawatts aujourd’hui.
Canalisons nos énergies pour collaborer et obtenir des résultats, plutôt que de gesticuler, de faire de la démagogie ou de lancer des injures. Il s’agit essentiellement de mettre les choses en perspectives et de modeler ensemble notre avenir énergétique.
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