On dit souvent que tout a sa place dans la nature. Mais qu’en est-il des milieux où l’on ne peut s’aventurer sans se munir de bottes de caoutchouc, de gants ou de chasse-moustiques? Tous les milieux humides marécageux qu’on retrouve en grand nombre en Alberta sont-ils réellement essentiels? Après tout, ils sont malodorants, boueux et impropres au camping, aux pique-niques et au canotage...
La zone de remise en état de Wapisiw Lookout comprend un petit milieu humide. Photo: Suncor Énergie
Bien qu’ils ne soient pas prisés par les plaisanciers, les milieux humides sont absolument essentiels et nous devrions tous les tenir en haute estime. Ils sont indispensables à la viabilité de nos écosystèmes et à la biodiversité de la province.
La région des sables pétrolifères du nord de l’Alberta est parsemée de tourbières et de marais, tandis qu’on trouve davantage d’étangs et de marécages dans le centre et le sud de la province. Selon les experts, les tourbières du nord de l’Alberta abritent plus de 100 espèces de plantes.
Des services essentiels à l’écosystème
Selon l’organisme non gouvernemental Water Matters, qui s’intéresse aux enjeux liés aux bassins versants de l’Alberta, ces plantes rendent des services essentiels à l’écosystème. Elles stockent, purifient et régénèrent l’eau douce, éliminant le phosphore et l’azote (utilisés dans les engrais) et assainissant l’eau polluée en absorbant les métaux lourds. Elles peuvent également agir comme puits de carbone, emmagasinant des milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Tout cela sans compter la faune extrêmement diverse qui dépend d’elles.
L’une des conséquences de l’exploitation des sables pétrolifères est la perturbation de certains milieux humides. L’industrie est obligée de remettre en état tous les terrains perturbés — y compris les milieux humides —, afin qu’ils retrouvent un aspect comparable à leur état naturel.
Des chercheurs inquiets
Naturellement, les intervenants sont inquiets de l’impact de l’exploitation sur les milieux humides. Certains chercheurs avancent ainsi que la perturbation des terrains nuira au stockage du carbone. Ils doutent également de la capacité de l’industrie à remettre en état les terrains perturbés, soulignant que les zones humides basses sont souvent transformées en couvert forestier sec, éliminant ainsi les tourbières qui agissent comme puits de carbone.
L’industrie a réalisé des progrès en ce qui a trait à la remise en état des zones humides perturbées en milieux viables. De fait, les efforts de restauration sont constants. Suncor, par exemple, fait appel à de nouvelles technologies pour atteindre son objectif d’accroître de 100 % la superficie des terres remises en état d’ici 2015 (par rapport à 2007).
Recréer les milieux humides
Nous collaborons également avec des universités canadiennes dans le cadre d’un projet de recherche visant à étudier la reconstitution de tourbières basses dans des zones perturbées par l’exploitation minière. Il existe même un petit milieu humide sur le territoire de Wapisiw Lookout, premier bassin de résidus dont la surface est assez solide pour être revégétalisée et remise en état.
D’autres exploitants font également des progrès. La zone Gateway Hill de 104 hectares, pour laquelle Syncrude s’est vu décerner le premier certificat provincial de remise en état de l’industrie des sables pétrolifères, comprend également un milieu humide nommé « Bill’s Lake ».
L’industrie des sables pétrolifères reconnaît le rôle unique que les milieux humides jouent dans notre environnement. Nous ne pouvons pas remplacer l’original lorsque nous remettons en état des milieux humides perturbés, mais nous pouvons essayer d’en créer de nouveaux, poursuivre nos efforts visant à réduire notre empreinte environnementale, et accélérer la remise en état des terrains perturbés.
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