9 h 44 Modérateur FSP :
Je vous remercie de participer à cette séance de clavardage FSP en direct. Nous commencerons à répondre à vos questions dans 15 minutes.
9 h 58 Partisan FSP :
Selon de nombreux Canadiens, voire la majorité, l’exploitation des sables pétrolifères ne profite qu’à l’Alberta. Qu’avez-vous à dire à propos de cette perception?
10 h Gord Lambert :
Au nom de Suncor, j’aimerais souhaiter la bienvenue à tous à notre séance de clavardage. Je suis impatient de répondre à vos questions. Je souhaite aussi remercier tout particulièrement David Layzelle et Ed Wittingham de leur présence aujourd’hui.
10 h 03 Ed Whittingham, Pembina Institute :
En réponse à la question du partisan FSP sur les bénéficiaires de l’exploitation des sables pétrolifères : je ne suis plus certain que cette perception prévaut encore compte tenu des fonds que l’industrie consacre aux relations publiques et au fait que les députés vantent souvent les retombées positives des sables pétrolifères pour l’ensemble du pays. Le Pembina Institute se penche surtout sur l’ensemble des avantages et des inconvénients économiques de l’exploitation des sables pétrolifères à l’échelle pancanadienne. À la fin du mois de mai dernier, le Pembina Institute a publié un rapport intitulé In the Shadow of the Boom: How oilsands development is reshaping Canada’s economy (Dans l’ombre de la prospérité : comment les sables pétrolifères refaçonnent l’économie canadienne — http://www.pembina.org/pub/2345), qui traite justement de cette question. Nous avons découvert que les importantes retombées économiques positives de l’exploitation des sables pétrolifères sont bien documentées, mais que l’on accorde relativement peu d’attention aux retombées négatives, comme la distribution inégale des retombées d’un bon PIB dans l’ensemble du pays. Par exemple, selon des modèles élaborés par le Canadian Energy Research Institute, l’Alberta bénéficie de 94 % des retombées économiques de l’exploitation des sables pétrolifères. Bien que les avantages économiques de cette industrie soient considérables, on ne peut pas encore parler de projet de portée nationale.
10 h 03 Gord Lambert :
Le projet d’investissement est maintenant terminé. Je viens de faire une visite aérienne du site il y a de cela deux semaines. C’est formidable de voir la production de résidus secs à une échelle aussi vaste, et nous sommes en voie de produire à l’échelle opérationnelle complète. Nul besoin de nouveaux bassins sur notre site.
10 h 03 [Commentaire d’un invité :]
Pour Gord Lambert : Depuis 2010, Suncor a lancé et mis à l’échelle des activités de réduction des résidus à l’échelle opérationnelle. Où en est ce projet maintenant étant donné les investissements importants faits à cet égard? Combien de temps faudra t il avant de constater de véritables changements dans les infrastructures produisant les résidus et la réduction du nombre de bassins?
10 h 06 [Commentaire de Krista Gallagher :]
Je vous remercie de répondre à nos questions aujourd’hui. Gord Lambert, d’après vous, quel est le défi de développement durable le plus important pour le secteur des sables pétrolifères au cours des cinq prochaines années? En quoi se compare t il à la situation actuelle du secteur? En quoi diffère t il de cette situation? Et quels seraient les meilleurs moyens de relever ce défi?
10 h 08 Gord Lambert :
Il nous faut réduire le niveau de consommation des ressources de notre industrie... l’énergie, la superficie occupée, l’eau, les résidus. Par le fait même, nous réduirons les coûts et les émissions de gaz à effet de serre. Nous collaborons avec d’autres entreprises afin de faire avancer plus rapidement les initiatives menées de concert avec la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance.
10 h 08 [Commentaire d’Andrew :]
Selon la CAPP et d’autres, la production de pétrole dans votre secteur devrait plus que doubler au cours des prochaines décennies pour s’établir à cinq millions de barils par jour. J’aimerais savoir si les trois participants pensent que cette croissance peut s’accomplir dans le respect des limites établies par les scientifiques en matière de protection environnementale (utilisation de l’eau, émissions de gaz à effet de serre, biodiversité, etc.).
10 h 10 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Andrew : Les organismes gouvernementaux de réglementation ont déjà approuvé la production de plus de cinq millions de barils par jour, et nous pourrions atteindre ce seuil en un peu plus de 20 ans à partir de maintenant. C’est le triple de la production actuelle. Si l’industrie veut tripler sa production, nous aurons besoin de réduire triplement les répercussions de cette production par baril pour ne pas faire empirer la situation. Des données de la plus récente évaluation cumulative de Shell laissent entendre que l’Alberta dépassera les limites d’émissions atmosphériques permises si elle s’en tient à la structure des projets approuvés. Alors, oui, de grandes améliorations sont nécessaires ou il faudra mettre un frein à l’expansion.
10 h 11 Ed Whittingham, Pembina Institute:
Andrew, allez consulter le rapport intitulé Solving the Puzzle (Résoudre le puzzle — http://www.pembina.org/pub/2210) énonçant ce qu’il devrait être fait selon le Pembina Institute.
10 h 11 David L. :
Concernant la question d’Andrew sur la croissance du secteur des sables pétrolifères et les limites environnementales… Les chercheurs en changement climatique ont été clairs sur la nécessité de réduire radicalement les émissions mondiales de GES. Je suis d’avis qu’il faut mettre davantage l’accent sur l’aspect relatif à la demande dans le système énergétique. Si une certaine part des retombées économiques des sables pétrolifères était consacrée à la transformation de ce système pour le rendre plus durable, nous pourrions alors beaucoup mieux nous attaquer aux problèmes environnementaux.
10 h 16 [Commentaire d’un invité :]
À David Layzell : Quels établissements d’enseignement canadiens offrent les programmes les plus complets en matière de politiques énergétiques axés sur le développement durable et les progrès socioéconomiques?
10 h 16 [Commentaire d’un invité :]
Bonjour Ed, en matière de construction de la nation, je ne pense pas que l’APR a été évalué, à l’époque, en fonction des retombées économiques immédiates d’une région à l’autre. Il s’agissait plutôt d’un projet de collaboration économique incitant les différentes régions du pays à développer leurs propres forces. Selon moi, la croissance du secteur des sables pétrolifères constitue une occasion d’établir une stratégie industrielle engageant les divers secteurs de notre économie, comme le secteur manufacturier du centre du Canada et le secteur de la transformation du Québec, tout en générant emplois et revenus fiscaux dans les provinces de l’Atlantique. N’est-ce pas une formidable occasion de croissance? La distribution inégale des bénéfices n’est pas une raison de niveler vers le bas et, selon nul autre que Mark Carney, ces bénéfices sont sans équivoque des plus avantageux pour le Canada.
10 h 16 [Commentaire de Mark :]
Comment voyez-vous la relation des groupes autochtones avec l’exploitation des sables pétrolifères?
10 h 17 David L. :
Plusieurs établissements d’enseignement un peu partout au pays font de l’excellent travail pour conjuguer énergie, environnement et économie. Certains sont davantage axés sur les solutions technologiques, d’autres sur les questions socioéconomiques et stratégiques. En plus de l’Université de Calgary, les autres établissements travaillant dans ce secteur sont l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université Simon Fraser, l’Université de Waterloo et l’Université d’Ottawa.
10 h 19 [Commentaire d’Andrew :]
David, je pense que le point que vous avez soulevé sur la demande énergétique est des plus importants. Je me demande cependant si les sables pétrolifères seraient économiquement viables dans un monde où la demande énergétique est nettement plus faible (en supposant que cela se traduit par des prix plus faibles pour le pétrole). Posée de façon plus provocante, ma question est la suivante : la prospérité du secteur des sables pétrolifères ne repose-t-elle pas sur une demande énergétique mondiale non viable?
10 h 19 Ed Whittingham, Pembina Institute :
Bon point, Invité. L’écueil à éviter est de mettre tous ses œufs dans le même panier et d’en subir les conséquences. Rappelez-vous qu’en avril 2011, le Conseil de la stratégie économique du premier ministre de l’Alberta, un groupe d’experts, a publié le rapport intitulé Shaping Alberta’s Future (Façonner l’avenir de l’Alberta), également appelé le rapport Emerson. En conclusion, ce rapport précise que nous, les Albertains, devons bien planifier notre avenir puisqu’il est presque certain que les sables pétrolifères se feront damer le pion par d’autres produits moins coûteux émettant moins de gaz à effet de serre. Le rapport est clair : « Nous avons peut-être du pétrole lourd à vendre, mais peu ou pas de marchés rentables qui souhaitent l’acheter ». Voilà pourquoi Emerson et ses collègues ont recommandé à l’Alberta de travailler le plus tôt possible à la diversification de son économie afin de réduire sa forte dépendance à cette unique source d’énergie. (L’éventualité et le moment précis de ce passage vers d’autres sources d’énergie, de même que la nature de ces autres produits, sont matière à de riches débats. Il n’empêche que les faibles prix soutenus du gaz naturel et le développement de terminaux de gaz naturel liquide sur la côte ouest en C. B. donnent envie aux pays en développement comme la Chine de se tourner massivement vers le gaz naturel compressé plutôt que l’essence pour propulser leur parc croissant de véhicules.)
10 h 20 Gord Lambert :
Comme dans bien des cas, il s’agit d’une question complexe. Nous avons établi de solides relations avec les Premières nations régionales sur de nombreux plans. Par exemple, il y a 18 mois, nous avons atteint le seuil d’un milliard de dollars en contrats conclus avec des entreprises autochtones pendant dix ans. Nous avons contribué à la création d’un certain nombre de ces occasions d’affaires.
Il reste toujours un large éventail de préoccupations, de questions et de besoins sociaux et environnementaux à aborder dans chaque communauté. Nous continuons donc de collaborer avec ces communautés et les gouvernements pour améliorer la situation ou résoudre les problèmes.
10 h 21 [Commentaire de Maria Lizardo :]
Que faites-vous pour atténuer les impacts environnementaux des usines de valorisation : émissions de CO2, cokéfaction, production de soufre, effluents dans les rivières, etc.
10 h 22 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Mark au sujet des Premières nations : Les communautés autochtones semblent avoir une approche nuancée par rapport à l’exploitation des sables pétrolifères. Ils sont conscients des avantages, mais préoccupés par les effets cumulatifs de cette industrie, le manque de planification, le rythme du développement et l’échelle de production. Les Premières nations proposent aussi des solutions de façon proactive : http://www.pembina.org/blog/641.
10 h 23 [Commentaire d’Eli Manning :]
Ma question s’adresse à tous. D’après vous, où en serons-nous en matière de réglementation sur les changements climatiques d’ici quelques années aux échelles provinciale et fédérale? Que doit-on faire pour accélérer l’adoption de nouveaux règlements?
10 h 24 David L. :
Andrew, les sables pétrolifères seront-ils viables dans un monde où l’utilisation de l’énergie est beaucoup plus efficace? Il est certain que l’industrie des sables pétrolifères a des coûts élevés de production. Si la demande mondiale en pétrole devait baisser radicalement, je pense donc que les sables pétrolifères seraient moins viables. Bien sûr, rien n’indique que cela arrivera à l’échelle mondiale. En Amérique du Nord, je pense que la demande en pétrole est près de son point culminant ou elle l’a déjà atteint.
10 h 25 [Commentaire d’un invité :]
Question à David L. : Pourriez-vous développer la question de l’aspect relatif à la demande dans le système énergétique? Plus précisément, en quoi est-il lié aux aspects relatifs à l’approvisionnement et à la production de votre point de vue?
10 h 26 Gord Lambert :
Les impacts environnementaux de l’usine de valorisation sont considérablement amoindris par la fiabilité. Cela nous permet d’optimiser l’énergie et l’utilisation de l’eau. Cet aspect a été central dans nos démarches. Nous avons aussi établi des objectifs visant les émissions atmosphériques, le sol, l’eau et les résidus… à l’échelle de la Société pour 2015, et chaque partie de nos activités fait l’objet d’amélioration.
L’unité de désulfuration des gaz combustibles est un élément clé dans le contrôle des émissions de SO2. Et les brûleurs visant à minimiser la formation de NOx dans les fours ont été évalués. Depuis 2007, nous avons réduit de 40 % de manière absolue l’utilisation de l’eau provenant de la rivière Athabasca tout en triplant la production.
L’usine de valorisation exige toujours de l’eau pour le refroidissement, mais nous réutilisons l’eau beaucoup plus.
10 h 27 [Commentaire de Vishal Mangla :]
Bonjour à tous! La fracturation hydraulique et d’autres technologies rendent possible l’accès à des ressources de pétrole non conventionnelles qui dureront, pense-t-on, de 100 à 200 ans et qui permettront de réduire grandement les émissions de gaz au cours des années selon les prévisions. D’après vous, quel est l’avenir des autres sources d’énergie dans ce contexte? Qu’arriverait-il si l’impact environnemental de l’exploitation des sables pétrolifères était réduit à celui de l’exploitation des autres sources d’énergie compte tenu des activités croissantes de captage du carbone, de récupération des résidus et de la remise en état des sols. Les autres sources d’énergie sont elles condamnées, du moins pour les prochaines années?
10 h 28 [Commentaire de GreenGal :]
Le débat sur les sables pétrolifères, surtout en ce qui a trait aux pipelines, devient de plus en plus polarisé. Si vous étiez le « roi du monde ou du pays », que feriez-vous pour améliorer la situation?
10 h 29 Ed Whittingham, Pembina Institute :
« Roi du monde », c’est assez orwellien comme expression, mais je suis heureux de jouer le jeu! Soyons francs, 2012 n’a pas été une année marquée par la rationalité dans les échanges sur les questions énergétiques. Pembina agit à la fois à titre de défenseur d’une politique énergétique durable et de consultant auprès de l’industrie, y compris des grandes sociétés pétrolières. Dans une même journée, je peux donc me faire traiter d’hurluberlu qui donne des câlins aux arbres et de vendu à la solde des sociétés. En janvier, nous atteignions un autre niveau : les ministères fédéraux de la Couronne ont commencé à nous appeler, mes collègues et moi, des écoradicaux financés par des socialistes américains milliardaires… Je n’ai encore jamais rencontré de socialiste milliardaire, et l’expression me semble pour le moins relever de l’oxymore. Bien entendu, il s’agit du même gouvernement fédéral pour qui la taxe sur le carbone de l’Alberta étendue à l’échelle du pays ne ferait que « nuire, voire anéantir, les familles canadiennes ». Voilà la teneur des discours de nos jours. Si j’étais le « roi du monde », je commencerais par m’attaquer aux enjeux, pas aux gens, mais j’imagine que cette façon de faire est démodée. Je présenterais aussi une vision claire du développement responsable, je fixerais des objectifs environnementaux précis et je m’assurerais d’offrir des conditions équitables dans l’ensemble de l’industrie selon le principe du pollueur payeur. Ces mesures devraient au moins permettre de recentrer le débat sur les véritables enjeux.
10 h 29 Ed Whittingham, Pembina Institute :
Cette réponse s’adressait à GreenGal.
10 h 30 [Commentaire d’un invité :]
@GreenGal J’améliorerais la transparence.
10 h 31 Gord Lambert :
Visha, il est vrai que la fracturation est venue changer la donne. Les prix du gaz naturel sont en train de devenir plus faibles que ceux du charbon, ce qui a des effets très positifs en matière de GES.
Mais chaque forme d’énergie a ses forces et ses faiblesses, et aucune n’est totalement bénigne sur le plan environnemental.
L’approvisionnement énergétique continue de se diversifier, les filières éolienne, gazière, solaire et pétrolière jouant toutes un rôle à différents degrés. La diversité est souvent synonyme de stabilité d’un point de vue systémique.
10 h 32 [Commentaire d’AC :]
La population est de plus en plus sensibilisée aux changements climatiques en raison des conditions extrêmes. Quels sont vos espoirs pendant et après l’élection américaine en matière de réglementation sur les changements climatiques?
10 h 34 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Eli au sujet de la réglementation sur les changements climatiques. L’optimiste en moi espère que les provinces collaboreront avec les instances fédérales pour élaborer un plan de transition vers l’utilisation d’énergie propre pour l’ensemble du pays, un plan qui comprendra notamment une politique pancanadienne de prix sur le carbone. Le réaliste en moi, cependant, n’imagine rien de bien constructif provenant du fédéral, alors nous devrons composer avec un mélange hétéroclite d’approches provinciales. À titre informatif, le fédéral affirme qu’il procède secteur par secteur, alors j’imagine que le secteur du pétrole et du gaz, et les autres secteurs sont dans sa mire, et qu’un plan visant son objectif de 2020 sera élaboré. Certaines provinces font preuve de leadership (le programme TRG de l’Ontario, la taxe sur le carbone C de la C. B., etc.), et j’imagine que l’Alberta renforcera sa SGER (prix sur le carbone plus élevé, meilleure couverture, etc.) d’ici un an.
10 h 34 [Commentaire d’Andrew :]
Disposons-nous actuellement des bonnes structures, des bons incitatifs et de la bonne culture en Alberta pour encourager ce genre d’innovations technologiques pour le moins radicales, celles qui, selon Ed, sont nécessaires pour rendre l’exploitation des sables pétrolifères plus durable à long terme? Quel pourcentage de cette innovation est susceptible de provenir de l’industrie (et de la COSIA) et quel pourcentage proviendra de l’extérieur?
10 h 35 David L. :
En réponse à la question posée à 10 h 25 d’un invité : Par habitant, les Canadiens consomment plus d’énergie que quiconque sur la planète. En matière de demande en pétrole et en produits pétroliers raffinés, nous devons axer nos efforts sur le transport, ce qui comprend réduire nos déplacements en voiture, acheter des véhicules à faible consommation de carburant et repenser la conception de nos villes. Des changements structurels fondamentaux sont nécessaires en vue de réduire la demande au Canada. Notre pays pourrait fournir davantage les autres pays, mais éventuellement (dans peu d’années, nous espérons) la demande mondiale en pétrole devra décliner si nous voulons nous attaquer aux problèmes environnementaux de la planète.
10 h 36 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À AC au sujet de l’élection américaine. D’abord, j’aimerais souligner l’article d’Eric Reguly dans le Globe and Mail de samedi sur le fait que les conditions climatiques extrêmes sont passées de rares à presque normales (http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/melting-icecap-puts-europes-woes-in-perspective/article4575416/). Même certains membres de ma famille (comme mon père) ont admis qu’il est maintenant indéniable qu’il se passe quelque chose sur le plan climatique. Sur le plan réglementaire, j’aimerais bien que l’Environmental Protection Agency des États-Unis élabore quelques règlements réellement ambitieux visant les industries afin de les inciter à se tourner vers l’énergie propre. Au fil du temps, je suis d’avis que la mesure la plus efficace pour réduire la pollution et stimuler l’innovation est l’imposition d’un prix sur les émissions de GES. Cela peut prendre de nombreuses formes : un système de plafonnement et d’échange, de plafonnement et de dividende ou d’une taxe sur le carbone, chacun ayant ses points forts et ses points faibles. L’étape la plus importante est d’en choisir un et d’aller de l’avant. Les États-Unis pourront ainsi atteindre, voire dépasser, leur objectif de 2020.
10 h 37 [Commentaire de Mo :]
La séquestration de carbone est-elle une technique qui pourrait, un jour, avoir des répercussions considérables sur les niveaux mondiaux de CO2, assez pour faire contrepoids aux taux d’émissions actuels?
10 h 40 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Andrew au sujet de l’innovation : Une politique améliorée stimulera l’innovation et les recherches technologiques. Il y a encore des lacunes réglementaires concernant, notamment, la protection de la rivière Athabasca durant les périodes de faible débit, la protection des milieux humides et la gestion des terres. Le Lower Athabasca Regional Plan constitue un bon début pour améliorer les résultats en matière d’émissions atmosphériques, par exemple.
10 h 41 Gord Lambert :
L’histoire de l’innovation en Alberta est extraordinaire. La commercialisation des sables pétrolifères, une aventure qui dure depuis plus de 40 ans, est un bon exemple de persévérance et de collaboration entre le privé, le gouvernement et les universitaires. Le Bureau de recherche et de technologie des sables bitumineux de l’Alberta (AOSTRA) est d’ailleurs l’une des premières initiatives importantes à cet égard.
Nous devons maintenant accélérer le rythme et étendre la portée du rendement environnemental, et comme Michael Porter le dit, créer une valeur partagée pour l’environnement et les communautés. Je pense que nous sommes en train d’établir de nouveaux modèles fructueux de collaboration, et l’AOSTRA en est un élément clé.
Nous avons conclu des ententes-cadres en matière de partage de la propriété intellectuelle. Il s’agit d’une première dans le secteur du pétrole et du gaz, et même au-delà, et d’une collaboration intense dans des domaines précis. Demeurez à l’affût.
10 h 41 [Commentaire d’un invité :]
Ma question s’adresse à Gord Lambert. Dans 100 ans, que diront les gens des énormes bassins de résidus que nous laissons aux générations futures?
10 h 44 David L. :
En réponse à Andrew à 10 h 34. Au Canada, notre culture de l’innovation est assez forte, seulement il arrive souvent que les innovations ne se rendent pas au stade du déploiement. La COSIA peut faire partie de la solution à ce problème, et j’ai hâte de voir comment elle s’y prendra. Je ne pense pas que ces actions suffiront cependant. Nous devons tirer plus d’argent de nos ressources énergétiques et le diriger vers la transformation de notre système énergétique pour le rendre plus durable à long terme. Nous devons aussi faire preuve de plus d’innovation quant à la manière dont nous incitons les Canadiens à transformer ce système.
10 h 45 Modérateur FSP :
Merci à tous pour vos questions. Il reste 15 minutes à la séance de clavardage.
10 h 46 [Commentaire d’un invité :]
La technique du captage et stockage du CO2 est-elle vraiment une option viable pour les sables pétrolifères? Que faudrait-il qu’il se passe pour que tous les opérateurs l’adoptent?
10 h 46 [Commentaire de CorpTreeHug :]
Avez-vous une idée du prix éventuel du litre d’essence pour que l’automobiliste canadien moyen pose des gestes tangibles pour réduire son empreinte carbonique, ou ce point est-il une cible qui change constamment?
10 h 46 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Vishal au sujet de la possibilité de réduire les impacts environnementaux de l’exploitation des sables pétrolifères au point de ceux des autres types d’énergie : les modèles du Pembina démontrent que, si l’on respecte les prix sur le carbone et que l’on procède au captage et au stockage du CO2, la production peut encore croître, mais plus lentement que dans un environnement non réglementé. Nous devons établir des règlements qui stimulent la réduction du carbone et d’autres types de rendement environnemental dans tous les domaines. Bien que cela semble surprenant pour certains, le Pembina plaide en faveur de normes de rendement environnemental et ne préconise pas de sources d’énergie précises. Donc, que vous brûliez des lapins ou que vous fassiez dans l’éolien, tant et aussi longtemps que vous respectez les normes environnementales, nous ne prêchons pas pour une paroisse en particulier (en passant, les lapins, c’est une blague…).
10 h 46 Gord Lambert :
Important à noter : nous avons remis en état le tout premier bassin (le bassin 1) en y plantant quelque 700 000 arbres et arbustes. Nous avons désormais commercialisé notre technologie TRO… Cela représente un investissement de plus d’un milliard de dollars pour remplacer les bassins de résidus. Et nous avons développé la technologie TRO pour traiter les anciens résidus. Il faudra y mettre le temps, mais nous traiterons tous les anciens résidus.
Nous partageons aussi cette technologie et sa propriété intellectuelle avec nos pairs. Elle peut donc être librement utilisée et améliorée.
Peut-on dire que nous avons « réglé » le problème des résidus? Je ne pense pas, mais nous sommes sur la bonne voie pour ce qui est du matériau et à l’échelle de l’industrie avec la COSIA.
10 h 47 [Commentaire de JS :]
Quand connaîtrons-nous les objectifs de la COSIA? Le public ne devrait-il pas participer au processus d’élaboration de ces objectifs?
10 h 52 David L. :
À CorpTreeHug : Les Européens paient de deux à trois fois le prix que nous payons chaque litre d’essence ou de diesel, et ils conduisent moins que nous et utilisent des véhicules beaucoup plus écoénergétiques. Le prix n’est pas le seul élément à considérer. Nos villes ont été conçues en fonction de l’automobile, ce qui définira encore nos habitudes de conduite et notre consommation d’énergie pour les décennies à venir. Ce qu’il faut, c’est trouver des solutions à l’échelle systémique. Augmenter uniquement le prix de l’essence pourrait avoir des conséquences plutôt négatives et n’est pas une solution aussi efficace qu’une approche intégrée et systémique.
10 h 52 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Mo et à Invité au sujet du captage et du stockage du CO2. Cette technique est un des outils clés dans la réduction des émissions de CO2 à l’échelle mondiale. Selon le GIEC, elle pourrait être responsable de 15 à 55 % des efforts cumulatifs d’atténuation mondiale jusqu’en 2100. Le potentiel estimé de capture du CO2 associée aux fourchettes d’émissions ci-dessus est de 2,6 à 4,9 Gt de CO2 d’ici 2020 et de 4,7 à 37,5 Gt de CO2 d’ici 2050. Ces chiffres représentent de 9 à 12 % et de 21 à 45 % des émissions mondiales de CO2 en 2020 et en 2050 respectivement. Alors, oui, c’est important (mais très cher). Au sujet du captage et du stockage du CO2 pour l’exploitation des sables pétrolifères, le prix actuel par tonne est d’environ de 150 à 200 $. Il nous faudra donc innover avant que la technique joue un rôle important pour la région de l’Athabasca, comparativement au projet où un dispositif est joint à l’usine de valorisation (p. ex., le projet Shell Quest).
10 h 53 Gord Lambert :
Le travail en collaboration exige beaucoup d’efforts. L’OSLI a été vite amorcé, et nous avons obtenu des résultats fructueux dans divers domaines comme celui du programme Faster Forests, des solutions visant l’eau à l’échelle régionale, le traitement des eaux résiduelles aux fins de réutilisation et l’engagement de la communauté de Janvier. La collaboration en matière de traitement des résidus est déjà bien amorcée et comporte une feuille de route technologique qui nous permet d’optimiser les efforts collectifs. Tout ce travail est encadré par la COSIA.
La COSIA est en train de fixer les objectifs de nos secteurs prioritaires en matière d’environnement. Pour progresser, il est primordial d’être axé sur les résultats. Et nous devrions connaître les délais d’atteinte de ces objectifs d’ici la fin de 2012, au plus tard au premier trimestre de 2013. Tout dépendant de l’EPA.
10 h 53 [Commentaire de CorpTreeHug :]
Certains d’entre nous ici espéraient obtenir de l’OSLI quelques gains à court terme. S’il y en a, ils ne semblent pas avoir été très publicisés. En ce qui a trait au projet de transition vers la COSIA, quels sont les gains importants auxquels nous pourrions nous attendre, dans quels domaines et quand?
10 h 53 [Commentaire de Krista Gallagher :]
Quels (autres) rôles pensez-vous que les gouvernements (fédéral ou provinciaux) devraient jouer dans les sables pétrolifères en matière d’environnement et de développement durable?
10 h 55 [Commentaire de Pat Maguire :]
Les centrales de cogénération joueront-elles un rôle important dans l’exploitation des sables pétrolifères au cours des cinq prochaines années?
10 h 56 Gord Lambert :
Oui, la cogénération est toujours une technique très efficace, surtout pour le drainage par gravité au moyen de vapeur. Nous utilisons à bon escient les pertes de chaleur et de vapeur. Et nous vendons l’électricité au réseau. Les synergies sont excellentes.
10 h 58 Ed Whittingham, Pembina Institute :
À Krista en réponse aux rôles des gouvernements fédéral et provinciaux dans les sables pétrolifères en matière d’environnement et de développement durable : le rapport du Pembina intitulé Solving the Puzzle (Résoudre le puzzle — http://www.pembina.org/pub/2210) présente 19 solutions précises et accessibles pour aider le gouvernement de l’Alberta à s’attaquer adéquatement aux impacts environnementaux de l’exploitation des sables pétrolifères. Le rapport intitulé Duty Calls: Federal responsibility in Canada’s oilsands (Le devoir nous appelle : la responsabilité du gouvernement fédéral dans l’exploitation des sables pétrolifères du Canada — http://www.pembina.org/pub/2101) énonce les lois mandatant le gouvernement fédéral à gérer les aspects environnementaux de cette filière et explore ce qui est en jeu si Ottawa continue de négliger sa responsabilité. Nous serions heureux de voir ces deux ordres de gouvernement appliquer nos recommandations!
10 h 59 Gord Lambert :
Je vous remercie tous pour vos excellentes questions. Ce fut un très bon échange. Je remercie aussi Ed et David. Votre participation a été très appréciée. Je dois fermer la session maintenant. Gord.
10 h 59 Modérateur FSP :
Je vous remercie d’avoir participé à cette séance de clavardage FSP. Vos commentaires sur le déroulement de la séance sont les bienvenus. Envoyez-les par courriel à osqar@suncor.com ou sur le blogue du FSP.
10 h 59 Ed Whittingham, Pembina Institute :
Merci à tous. Vos questions étaient excellentes.
10 h 59 Modérateur FSP :
Si vous n’avez pas reçu de réponse à votre question pendant la séance, consultez les prochains FSP ou envoyez-nous un courriel à osqar@suncor.com.
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