Les résidus des sables pétrolifères, ce qui reste après le traitement du sable brut pour extraire le bitume, ont toujours représenté un problème complexe pour l’industrie.
Les résidus des sables pétrolifères sont un mélange d’eau, d’argile, de sable et de bitume résiduel. On ne peut pas les transformer facilement en quelque chose d’utile et on ne peut pas non plus les remettre dans la nature, en raison d’un des éléments du mélange : les résidus fins. Composés de fines particules d’argile en suspension dans l’eau, ces résidus sont une matière visqueuse et fluide qui ne se raffermit pas rapidement. (Vous vous rappelez peut-être que l’industrie a attiré la colère des groupes environnementaux il y a quelques années quand elle a comparé la consistance des résidus fins à du yogourt.)
Bassins de résidus
La solution traditionnelle a été de stocker les résidus dans des bassins aménagés à cet effet. Les exploitants ont dû aménager au fil des années plus de bassins, et des bassins de plus en plus grands, au fur et à mesure que la production a augmenté. On retrouve maintenant en Alberta quelque 170 kilomètres carrés de bassin de résidus.
Cette méthode traditionnelle de gestion des résidus n’est bien sûr plus acceptable. En 2009, le gouvernement de l’Alberta a décrété que les exploitants devaient réduire la quantité de résidus et établir des dates cibles de fermeture et de remise en état des bassins. Il a également fixé aux sociétés des échéances pour que le traitement des résidus se fasse au même rythme que leur production, ce qui élimine le besoin d’aménager de nouveaux bassins.
C’est une chose de fixer des dates limites, mais c’en est une autre de résoudre le problème des résidus.
Collaboration de l’industrie
Jusqu’à récemment, chaque société tentait en général de régler la question des résidus chacune de son côté. Ces efforts ont donné certains bons résultats, notamment l’approche de gestion des résidus de Suncor appelée TRO. Reconnaissant le fait que la collaboration permet de trouver des solutions plus rapidement, sept grands exploitants, dont Suncor, ont convenu en 2010 de mettre en commun leur expertise et leurs fonds de recherche pour former un organisme de concertation : le Oil Sands Tailing Consortium (OSTC).
Les membres du OSTC possèdent des décennies d’expérience en gestion des résidus et investissent dans ce domaine depuis très longtemps, soit plus de 400 millions $ en recherche sur les résidus.
Feuille de route et plan d’action des résidus
L’OSTC et Alberta Innovates, qui conseille le gouvernement de l’Alberta en matière de recherche, de développement technologique et de politique scientifique, ont publié récemment un rapport qui fait date sur le plan de la gestion actuelle des résidus.
Bien que ce rapport ne contienne pas de solution magique, le Tailings Roadmap and Action Plan présente la vaste gamme de technologies envisagées, qui ne manqueront pas de ravir les ingénieurs : épaississement en continu avec déshydratation accélérée, extraction en autoclave, séparation puis traitement en parallèle du minerai riche et du minerai pauvre.
Comme un bon GPS, le rapport offre aux exploitants pas une, mais plusieurs options pour atteindre le même but : mieux gérer les résidus.
Ces nouvelles connaissances en matière de résidus sont précieuses pour notre industrie, et représentent un exemple de ce qu’on peut réaliser quand on collabore. Cette expertise devrait continuer de croître car les résidus sont l’une des priorités de la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance, qui regroupe 12 producteurs, et vise à améliorer la performance environnementale de l’industrie.
Si quelqu’un en relations publiques pouvait maintenant trouver un meilleur terme pour décrire les résidus fins...
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