Rien n’a changé autant à l’ère numérique que la façon dont les gens investissent dans les sociétés cotées en bourse.
Finie l’époque du téléscripteur, du parquet frénétique de la Bourse et du quotidien comme unique source d’information sur le cours des actions et le secteur commercial. Le courtage électronique en temps réel, les plates-formes automatisées et les nouvelles sur les sociétés diffusées au moment où les événements surviennent les ont maintenant remplacés.
Parallèlement à cette évolution, les attentes des investisseurs ont beaucoup changées au chapitre du rendement des sociétés et de la divulgation de leurs renseignements.
Les temps changent
Il y a vingt ans, les sociétés rentables pouvaient combler l’appétit des investisseurs avec des détails financiers de base, un rapport annuel contenant les photos d’éminents administrateurs et une assemblée générale des actionnaires avec café et sandwiches gratuits.
De nos jours, un tel laissez-faire de la part des investisseurs serait impensable. L’érosion de la confiance du public envers les sociétés, associée au fait que l’on soupçonne en général les cadres supérieurs de ne pas toujours agir dans l’intérêt des investisseurs, en est l’une des causes.
Un examen de plus en plus minutieux
Une autre cause est l’examen de plus en plus minutieux qu’effectuent les investisseurs institutionnels au chapitre de l’impact social, économique et environnemental des sociétés. Ce changement a été initié par les grandes banques qui ont mis en place des protocoles tels que les principes de l’Équateur, dans le cadre desquels on applique les normes de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (SFI) pour évaluer le risque social et environnemental du financement de projets privés par les banques.
Les initiatives des organismes de réglementation pour obliger les entreprises publiques à publier une analyse détaillée de leur rendement au chapitre de l’environnement et de la responsabilité sociale ont également ouvert la voie à cette tendance irréversible.
Aujourd’hui, un tel contrôle n’est plus l’apanage des investisseurs socialement responsables (ISR), mais ces derniers continuent de fixer les normes les plus exigeantes et d’investir leur argent en fonction de ce qui leur est favorable en refusant d’investir dans certains types de sociétés. Le tabac, le jeu, les armes à feu et la pornographie sont des exemples de secteurs exclus.
Des questions difficiles
Les exploitants des sables pétrolifères tels que Suncor sont maintenant sous le feu des projecteurs et c’est à leur tour de répondre aux questions difficiles des gens qui investissent dans le pétrole, en particulier sur l’impact environnemental de leurs activités.
Il serait tentant pour les exploitants des sables pétrolifères de considérer ces questions comme un irritant, et même simplement comme une intrusion. Cependant, nous constatons que l’intérêt des investisseurs au chapitre du rendement et de l’impact environnemental de notre secteur est une bonne chose.
En effet, les investisseurs ont le droit de connaître les sociétés dans lesquelles ils investissent et leurs questions difficiles nous permettent de maintenir des normes élevées en matière de responsabilité sociale et de développement durable. Nous nous assurons ainsi de continuer à satisfaire les attentes de nos groupes d’intérêt.
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