L’impact sur les hardes de caribou des bois est l’une des plus grandes préoccupations de l’industrie des sables pétrolifères. Le caribou est une espèce emblématique du Canada et une sorte d’indicateur de la santé de la forêt boréale, et nous voulons tous qu’il prospère.
Les premiers grands déclins du caribou des bois en Alberta ont été observés vers la fin des années 1940 et au début des années 1970 et étaient liés à la vaste exploitation de forêts anciennes. Le caribou dépend de ce type de forêt car c’est seulement là qu’il peut trouver en abondance le lichen à croissance lente qui constitue 70 pour cent de sa nourriture.
Fragmentation de l’habitat
Aujourd’hui, ce sont l’exploitation des sables pétrolifères et la construction de routes et les lignes sismiques connexes dans leur aire de répartition qui constituent la principale menace aux sous-populations spécifiques de caribou. Le caribou des bois est une espèce migratoire, et donc les routes et les lignes sismiques peuvent facilement perturber et fragmenter son habitat. De plus, même si l’aire de l’habitat perturbée est petite, la superficie d’habitat dont le caribou ne peut plus profiter peut être beaucoup plus grande car il ne peut pas ou ne veut pas traverser les aires perturbées.
La situation a poussé divers groupes à trouver des solutions pour renverser le déclin de la population. Le gouvernement fédéral intervient dans le cadre de la Loi sur les espèces en péril. Les Premières nations s’intéressent de près à la situation puisqu’elles dépendent de la chasse au caribou pour maintenir leur mode de vie traditionnel. L’Oil Sands Leadership Initiative, qui réunit six sociétés des sables pétrolifères dans un but de collaboration, cherche aussi des moyens de relever le défi.
Vulnérables aux prédateurs
On peut aider directement le caribou des bois en réduisant l’impact des routes et des lignes sismiques. Par exemple, les exploitants peuvent coopérer et partager les routes pour minimiser la construction, et planifier les routes de façon à éviter les zones sensibles. Ils peuvent aussi réduire la largeur des lignes sismiques dans la forêt boréale, et les bloquer périodiquement afin qu’elles ne deviennent pas des couloirs d’accès à long terme.
Toutefois, au fur et à mesure que le caribou se confine inévitablement dans de plus petites aires sûres, la densité des hardes augmente, ce qui les rend plus vulnérables aux prédateurs – aigles, loups et ours – et à la concurrence des wapitis et des orignaux, qui à leur tour attirent plus de prédateurs.
Clôtures
Une autre stratégie de protection plus controversée consisterait à ériger d’immenses clôtures autour des forêts les plus importantes pour les caribous dans la zone des sables pétrolifères. Les clôtures empêcheraient les prédateurs de pénétrer dans ces forêts et permettraient aux hardes de prospérer en sécurité.
Cette idée vient d’un atelier organisé en juin 2012 par l’OSLI (PDF) qui regroupait des spécialistes de la conservation des caribous et de la faune, et des experts du gouvernement. Les adeptes des clôtures appuient cette idée pour deux raisons principales. Elle est plus acceptable que la gestion des prédateurs, qui comporte l’abattage d’animaux. Et les clôtures ont déjà été utilisées avec succès pour gérer les hardes de grands mammifères dans des endroits comme le parc national Elk Island.
Mais la création d’aires clôturées n’est pas une solution idéale. Outre leur coût et les perturbations pendant leur aménagement, les clôtures réduiraient l’air de distribution et la mobilité d’autres espèces.
Plutôt que d’ériger des clôtures, d’autres veulent que l’industrie axe ses efforts sur la remise en état des terres afin de rétablir la forêt pour le caribou. Nous sommes d’accord, mais il est important de ne pas oublier que la remise en état peut prendre du temps, et il faut avoir des techniques pratiques et efficaces à court terme.
Il reste à voir si on érigera des clôtures dans la région des sables pétrolifères. C’est au gouvernement de décider de la mise en œuvre de mesures pour protéger des espèces. Les hardes de caribou des bois sont en déclin et nous devons examiner toutes les possibilités. Les spécialistes ont déterminé que la création d’aires clôturées doit être étudiée parmi d’autres outils de gestion dans la région.
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