« Vice » : habitudes des gens considérées comme nocives pour leur santé et pour l’environnement, variables selon les époques...
Au début du siècle dernier, le mouvement antialcoolique a commencé à qualifier de vice la consommation d’alcool. Vint ensuite le tour de la consommation de tabac, taxée de vice depuis les années 1970. Depuis quelques années, le qualificatif de vice est accolé à un peu tout, de la folie du magasinage à la téléphagie.
La dépendance au pétrole
On qualifie aujourd’hui volontiers de « vice » ou de « dépendance », la dépendance de la société moderne au pétrole. Or, bien que plusieurs préoccupations liées à l’usage du pétrole soient justifiées, certains rétorquent que la consommation de brut s’est révélée, au fil des ans, profitable pour tout un chacun.
Telle est du moins la conclusion qui se dégage d’un récent rapport d’étude de l’Institut économique de Montréal (IEM), qui se penche sur la manière dont les humains sont parvenus, au fil des générations, à trouver des moyens novateurs de tirer d’une ressource initialement peu prometteuse une énergie abordable et sûre pour améliorer non seulement la vie des populations, mais également leur santé.
Selon les auteurs du rapport précité, MM. Pierre Desrochers et Hiriko Shimizu, la consommation de pétrole, sans constituer pour autant la solution idéale, ne relève pas d’une dépendance, mais plutôt d’une sorte de régime santé.
Les avantages du pétrole brut
Selon MM. Desrochers et Shimizu, l’évolution des sources d’énergie – du bois au charbon, puis éventuellement au pétrole – a contribué à améliorer le niveau de vie, l’espérance de vie et la santé de l’humanité dans son ensemble. Les produits à base de pétrole ont notamment contribué à cette amélioration :
• en rendant les villes plus saines, l’invention du moteur à combustion interne ayant permis de renoncer en leur sein aux chevaux et aux menaces pour la santé liées à leurs excréments et à leurs cadavres;
• en renforçant le rendement agricole grâce au remplacement des bœufs et des mules par des tracteurs;
• en facilitant le transport de denrées alimentaires sur de longues distances, contribuant ainsi à l’éradication de la famine dans de nombreuses parties du monde.
Les auteurs du rapport précité se penchent en outre sur les retombées bénéfiques du pétrole autres que sur le simple plan de l’énergie. Contrairement au vent et au soleil, à l’origine des énergies éolienne et solaire, le pétrole peut être transformé en une myriade de produits utiles qui contribuent à la hausse du niveau de vie : bidons d’eau en plastique léger, engrais, vitamines, médicaments, etc. MM. Desrochers et Shimizu vont jusqu’à soutenir que le recours au pétrole a contribué à sauver le cachalot, auparavant chassé presque jusqu’à l’extinction pour sa graisse que l’on transformait en bougies, en savon, en produits cosmétiques et en huile pour machines.
L’innovation est la clé
Selon les auteurs du rapport de l’IEM précité, l’innovation humaine devrait permettre de relever les défis de demain en matière de production pétrolière, guère différents de ceux d’hier.
MM. Desrochers et Shimizu évoquent à ce propos l’exploitation des sables pétrolifères ainsi que les récentes améliorations du rendement environnemental du secteur pétrolier, attribuables à divers facteurs allant de la réduction des émissions de gaz à effet de serre par baril à l’amélioration des méthodes de récupération in situ.
Bien que le pétrole ne soit pas la source d’énergie idéale, les auteurs du rapport de l’IEM l’estiment préférable à un grand nombre de sources d’énergie de substitution, employées seules ou de manière combinée. Le pétrole brut a contribué à rendre la vie un peu meilleure sur la plus grande partie de la planète. Rien n’interdit de continuer d’y avoir recours pour améliorer le niveau de vie des sociétés moins fortunées.
Voilà qui donne à réfléchir avant de décider de tourner le dos au pétrole sans crier gare, du jour au lendemain...
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