Elles n’ont pas le raffinement et la sophistication des gadgets d’Apple, ne suscitent pas l’admiration des célébrités sur les réseaux sociaux et n’attirent pas des hordes de consommateurs à la poursuite des nouveautés.
En effet, les innovations technologiques dans le secteur des sables pétrolifères ne sont pas très « glamour », mais elles sont tout aussi importantes dans le développement présent et futur de cette ressource que les puces électroniques dans la mise au point de nos petites merveilles branchées.
Percées technologiques
La technologie a été au service de la performance depuis les débuts de l’exploitation commerciale des sables pétrolifères dans les années 1960. Relativement courte, l’histoire des sables pétrolifères est jalonnée de percées technologiques, notamment :
- Extraction par gravité au moyen de vapeur (DGMV). L’extraction du bitume a toujours été la principale préoccupation des producteurs et la technique du DGMV a révolutionné cette activité. Mise en œuvre à l’échelle commerciale dans les années 1980, la technique du DGMV a donné accès à des réserves in situ dont l’exploitation n’était auparavant pas rentable.
- Camions et pelles mécaniques. Au début des années 1990, les sociétés d’exploitation minière ont remplacé les excavateurs à roue et les pelles à benne traînante par des camions et des pelles mécaniques, ce qui s’est traduit par une hausse spectaculaire de la production et de la fiabilité.
- Techniques de gestion des résidus. Les méthodes de gestion des résidus mises au point récemment permettent de réduire le temps nécessaire pour remettre en état les terres couvertes par les bassins de résidus. Grâce à la Feuille de route et au plan d’action sur les résidus (PDF), des documents conçus pour orienter l’industrie vers l’utilisation des technologies de pointe pour la gestion des résidus, les sociétés d’exploitation des sables pétrolifères mettent aujourd’hui en œuvre des approches innovatrices.
Obstacles à l’innovation
Soumise à une surveillance rigoureuse, l’industrie des sables pétrolifères doit répondre aux attentes du public qui exige des améliorations importantes et rapides. En fait, certains observateurs de l’industrie estiment qu’il faudrait en faire plus, en particulier sur le plan de l’atténuation des impacts environnementaux du développement des ressources.
La technologie et l’innovation constituent la clé du succès pour améliorer tous les aspects du développement, mais il reste des obstacles à franchir comme un ancien dirigeant du secteur des sables pétrolifères l’explique. Des méthodes qui fonctionnent à petite échelle, en laboratoire, par exemple, ne sont souvent pas applicables dans l’environnement inhospitalier du nord de l’Alberta. De plus, la mise en valeur des sables pétrolifères exige des investissements colossaux et les entreprises peuvent hésiter à engager des fonds dans des méthodes qui peuvent se révéler coûteuses et perturber les activités courantes. Enfin, il peut s’écouler beaucoup de temps entre les essais en laboratoire et la mise en œuvre à grande échelle. Les entreprises font donc face à des défis permanents et doivent attendre bien des années avant que leurs efforts ne soient optimisés.
Partage de la propriété intellectuelle
Sur le plan du rendement environnemental, l’optimisme est de rigueur. En effet, les entreprises d’exploitation des sables pétrolifères collaborent et tirent parti de la technologie comme jamais auparavant pour surmonter les obstacles. Au total, 14 sociétés, qui représentent 90 % de toute la production des sables pétrolifères, font équipe dans le cadre de la Canada’s Oil Sands Innovative Alliance (COSIA), une alliance pour l'amélioration du rendement environnemental.
Les membres de la COSIA ont déterminé qu’il était avantageux de partager la propriété intellectuelle plutôt que de se faire concurrence dans le domaine de la protection du milieu. En une année, 446 technologies différentes dont le développement a coûté globalement plus de 700 millions de dollars ont été mises en commun.
Bien que l’industrie soit fière de ses percées technologiques et qu’elle ait confiance dans sa capacité d’en générer de nouvelles, il est peu probable que les innovations dans le domaine des sables pétrolifères fassent un jour tomber les bidules branchés de leur piédestal culturel.
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