Le travail quotidien peut quelquefois causer du stress et de l’inconfort. Les échéances imminentes, les collègues exigeants et les tâches ardues nous tiennent tous en haleine.
Les travailleurs japonais ont, quant à eux, un souci supplémentaire; en effet, il y a deux ans, les 54 centrales nucléaires du pays ont été arrêtées afin de subir des essais de résistance à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima (deux seulement ont été remises en marche).
Pas de climatisation
À Tokyo, plusieurs bureaux doivent désormais se passer de climatisation durant les mois chauds et humides de l’été, où la température maximale est en moyenne de 29 oC. Heureusement, les employés peuvent troquer le complet noir, la chemise blanche et la cravate pour un nouveau code vestimentaire estival.
La climatisation est devenue la cible du mouvement national Setsuden, qui demande au public d’économiser l’électricité en été, qui est la période de consommation de pointe. Les grandes compagnies se sont engagées à réduire de 25 pour cent leur consommation d’électricité en été afin de compenser pour la perte d’énergie nucléaire.
Avant la catastrophe de Fukushima, l’énergie nucléaire produisait environ 30 pour cent de l’électricité au Japon. La production d’électricité à partir de combustible fossile comme le gaz naturel liquéfié, le charbon et le pétrole a depuis lors connu une augmentation spectaculaire, mais elle ne peut répondre à tous les besoins. Au moins, les pannes totales anticipées dans les grandes villes ont été évitées.
L’Allemagne abandonne l’énergie nucléaire
De l’autre côté de la planète, l’Allemagne délaisse elle aussi l’énergie nucléaire, également à cause de la peur engendrée par les événements de Fukushima. Bien que l’initiative allemande soit échelonnée sur dix ans, les huit réacteurs les plus vieux des 17 que compte le pays ont été fermés immédiatement.
Il en a résulté un grand vide en matière de production d’électricité; l’ironie du sort, c’est que ce vide a été partiellement comblé par l’importation d’énergie nucléaire de pays voisins, mais surtout par une consommation accrue de charbon, et ce, même si l’Allemagne s’est politiquement engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. (Le Laboratoire national d'Oak Ridge aux États-Unis estime que, watt pour watt, les émissions atmosphériques résultant de la combustion du charbon sont 100 fois plus grandes que celles des centrales nucléaires.)
Les grands consommateurs industriels accusent la dépendance grandissante envers les sources d’énergie intermittentes et renouvelables d’être à l’origine des pannes de courant temporaires. L’association de consommateurs allemands Vzbv évalue à 340 millions $ sur 10 ans le coût total de l’abandon progressif de l’énergie nucléaire.
Transition des systèmes énergétiques
Dans les pays développés, l'approvisionnement énergétique fait appel à des systèmes complexes et à de nombreuses sources d’énergie. Le Japon et l’Allemagne illustrent ce qui arrive lorsqu’un pays change trop rapidement ses sources d’énergie.
Néanmoins, les transitions énergétiques sont inévitables et elles doivent être planifiées de façon à minimiser les impacts. La collaboration étroite entre les intervenants du milieu peut contribuer à un cheminement harmonieux; il faut cependant que la société appuie cette transition et qu’elle comprenne tous les coûts et les choix qui en découlent.
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