Même si les défis ne manquent pas, le secteur des sables pétrolifères a eu un parcours relativement facile au cours des dernières années. Dans certains milieux, on commence cependant à se demander si ce secteur ne serait pas en train de ralentir, ou pire, sur le point de frapper un mur.
Certains observateurs avancent que la croissance du secteur des sables pétrolifères serait terminée. Ils s’appuient sur le fait que des entreprises ont été incapables de vendre des actifs de sables pétrolifères, que ce soit des concessions ou des intérêts dans des projets d’exploitation. Ces tentatives de vente échouées marquent-elles vraiment le début d’un nouveau cycle pour le secteur des sables pétrolifères?
Prévisions de production
Selon les dernières prévisions, le secteur demeurera en plein essor pendant de nombreuses années encore, la production devant augmenter considérablement.
L’Energy Resources Conservation Board (ERCB), en particulier, prévoit que la production, qui était de 1,9 million de barils par jour en 2012, passera à 3,8 millions de barils par jour en 2022.
Pour sa part, l’Association canadienne des producteurs pétroliers a établi dans ses perspectives sur le pétrole brut que la production des sables pétrolifères atteindra 5,2 millions de barils par jour en 2030, la production totale de pétrole brut au Canada devant franchir le cap des 6,7 millions de barils par jour la même année (contre 3,2 millions de barils par jour en 2012).
Cette progression sera vraisemblablement alimentée par de nouveaux projets d’exploitation des sables pétrolifères. Si on jette un coup d’œil à la carte des projets de sables pétrolifères (PDF) de l’Alberta, on constate que le niveau d’activité sera très élevé au cours des prochaines années. De fait, 17 projets sont en cours, 10 ont été approuvés et 28 autres ont fait l’objet d’une demande d’autorisation.
Croissance constante
Comme les autres activités minières, l’exploitation des sables pétrolifères ne se caractérise pas par une croissance régulière et prévisible. Au contraire, elle présente de nombreux défis particuliers qui peuvent en décourager plus d’un. Les éventuels exploitants doivent composer avec une capacité de transport de pétrole brut limitée, une renaissance de la production de pétrole classique, un contexte réglementaire incertain, des problèmes environnementaux, une pénurie de main-d’œuvre et une conjoncture économique mondiale imprévisible. Ce sont là cependant exactement les risques que les exploitants actuels parviennent à gérer grâce à de nouvelles techniques, des pratiques environnementales exemplaires et une collaboration sans précédent de tous les intervenants de l’industrie.
Même si le rythme d’expansion du secteur des sables pétrolières ralentissait, une croissance plus stable, exempte de fluctuations importantes, pourrait ne pas être une si mauvaise nouvelle que ça. En effet, comme on l’a constaté il y a quelques années, les poussées de croissance peuvent avoir des conséquences imprévues, en particulier dans les régions de mise en valeur des sables pétrolifères.
Besoin d’énergie et d’activité économique
Selon nous, l’industrie continuera vraisemblablement d’attirer des capitaux pour la mise en valeur de cette précieuse ressource. Et on devrait s’en réjouir. Après tout, la planète a besoin d’énergie, et le bitume constitue une source viable et éprouvée. La demande d’énergie devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies en raison surtout des économies émergentes comme celle de la Chine. Sur une planète qui comptera jusqu’à 9 milliards d’habitants en 2050, les sources d’énergie abordable, comme le pétrole brut, représenteront la clé d’un niveau de vie plus élevé pour un grand nombre de personnes.
La croissance continue du secteur des sables pétrolifères augure bien pour le bilan énergétique mondial à long terme et, peu importe son rythme, elle contribuera à dynamiser les économies canadienne et nord-américaine.
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