Au Michigan, un vaste dépôt de coke de pétrole a récemment attiré l’attention du public des deux côtés de la frontière canado-américaine.
Le coke de pétrole est un sous-produit de la transformation du bitume en pétrole brut. Bon nombre de grands journaux ont publié des articles (avec photos à l’appui) sur un amas de coke de pétrole dans un quai de chargement sur la rivière Detroit près d’une raffinerie appartenant à Marathon Petroleum où l’on traite le bitume de sables pétrolifères. L’amas de coke a aussi fait l’objet de protestations.
Bien que les amas de coke de pétrole soient peu esthétiques, le produit en soi n’est pas dangereux et ne devrait pas être source d’inquiétudes.
Procédé de valorisation
Il n’y a pas que les raffineries américaines qui produisent du coke de pétrole; en fait, c’est aussi le cas de nombreuses usines de valorisation dans le monde, car il résulte de la valorisation de pétrole brut lourd, comme celui du Venezuela et du Mexique.
Au Canada comme aux États-Unis, le stockage et le transport du coke de pétrole ne représentent aucun danger. Le produit en vrac peut être transporté de façon sécuritaire par train, par camion ou par barge.
Comme nous l’avons vu dans un FSP précédent, Suncor produit et vend du coke de pétrole. Parce que c’est un produit stable et non toxique, nous l’utilisons également dans notre programme de remise en état des sols afin de transformer les bassins de résidus en milieux vivants.
Pneus, batteries et combustible industriel
En fait, le coke de pétrole entre dans la fabrication de nombreux produits, dont les pneus, les batteries et l’acier; il peut remplacer le charbon comme combustible pour faire de l’électricité à l’échelle industrielle (bien qu’il produise entre 5 et 10 pour cent plus de CO2 par unité d’énergie que le charbon, selon un rapport d’un groupe de protection de l’environnement).
Alors, comment se fait-il que les amas de coke de pétrole, voire de tout autre produit de base stocké à l’extérieur avant traitement ou livraison à un client défraient la chronique ou sont sources de protestation?
Le visage de l’inquiétude
Les amas de coke de pétrole semblent avoir donné aux opposants de l’exploitation des sables pétrolifères une représentation visuelle commode pour promouvoir leurs inquiétudes. Pour ces personnes, le bitume relève de la « camelote énergétique », car son traitement émet davantage de gaz à effet de serre que la production de pétrole brut conventionnel.
Certaines critiques croient qu’en produisant davantage de coke de pétrole, de plus grandes quantités de ce produit entreront dans la production d’électricité, ce qui prolongera l’utilisation de combustibles carbonés dans le panier énergétique des États-Unis (bien que l’organisme fédéral de réglementation américain en matière d’environnement ait récemment cessé d’émettre des permis à cet effet).
Malgré l’attention que le public lui ait accordée récemment, le coke de pétrole n’est qu’un produit de base comme le soufre, le bois ou même le pétrole. Sa vente en vue d’une utilisation industrielle aide les intervenants en aval à réduire les coûts de transformation du pétrole en carburants de transport abordables qui alimentent le style de vie axé sur la mobilité que la plupart d’entre nous nous apprécions.
Pause estivale
Nous prenons une pause pour profiter de l’été. FSP vous donne rendez-vous la semaine du 26 août!
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