Les campus des universités nord-américaines ont toujours été un terreau fertile pour accueillir et populariser de nouvelles idées, qu’elles soient révolutionnaires (liberté d’expression, droits civils, réseautage social) ou ridicules (nuvitisme, gobage de poissons rouges, remplissage d’une cabine téléphonique).
Une idée qui fait le tour des campus ces jours-ci porte sur l’élimination des combustibles fossiles (une notion analysée en profondeur dans ce document de recherche de l’Université d’Oxford). Des organismes environnementaux demandent aux étudiants de collèges et d’universités d’entreprendre et d’appuyer des campagnes enjoignant leurs institutions d’enseignement de se départir des combustibles fossiles afin de participer à la lutte contre les changements climatiques.
350.org
Parrainé par 350.org, un organisme environnemental international dirigé par l’auteur Bill McKibben, Fossil Free permet aux étudiants de se joindre aux campagnes locales existantes ou de lancer de nouvelles campagnes sur les campus.
Fossil Free demande aux étudiants de faire pression sur l’administration pour « geler immédiatement tout investissement dans des entreprises de combustibles fossiles et de se départir de toute participation directe et de tout fonds en copropriété comprenant des fonds publics et des obligations de société liés aux combustibles fossiles d’ici cinq ans ».
Les institutions d’enseignement supérieur publiques et privées devraient-elles vraiment renoncer aux investissements dans les combustibles fossiles?
Nous ne croyons pas. Et étant donné les besoins énergétiques de base qui nous crèvent les yeux, certains universitaires ont exprimé la même opinion.
Besoin d’énergie
Les besoins énergétiques croissants du monde sont indéniables – l’humanité continuera à utiliser plus d’énergie, pas moins. Les combustibles fossiles sont, à l’heure actuelle, la meilleure source d’énergie disponible et ils le resteront probablement pour les années à venir en raison de leur fiabilité et leur densité énergétique.
C’est merveilleux de voir des étudiants aussi passionnés investir dans notre avenir. Nous avons besoin de tous les points de vue dans le débat sur l’énergie, et qui pourrait mieux y participer que ceux qui vivront avec les retombées des décisions prises aujourd’hui.
Université Harvard
Les critiques des campagnes sur l’élimination des combustibles fossiles sur le campus suggèrent qu’il y a des façons plus efficaces pour les collèges et les universités d’aborder la question du changement climatique. Ils recommandent aux institutions d’enseignement de faire ce qu’ils font de mieux, soit générer et partager des connaissances.
Et c’est l’opinion de l’Université Harvard qui a récemment publié cette déclaration expliquant pourquoi elle n’appuie pas l’élimination des combustibles fossiles.
Afin de participer de manière constructive au débat sur le changement climatique, il est essentiel de savoir, et surtout de comprendre, d’où vient l’énergie et comment nous allons satisfaire nos besoins énergétiques à l’avenir.
La société de fonds mutuels NEI Investments explique dans son point de vue sur l’élimination des combustibles fossiles que toute stratégie d’élimination qui ignore les mesures déjà prises par les entreprises de combustibles fossiles responsables ignore le bien énorme qu’elles font pour notre système énergétique.
Il reste à voir si la campagne d’élimination des combustibles fossiles gagnera en popularité sur les campus ou ailleurs.
Plutôt que d’abandonner les combustibles fossiles, le but, pour le moment, devrait être de les exploiter de la manière la plus responsable possible, tout en générant une prospérité économique et un mieux-être social.
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