Il y le bouc des montagnes, le bouc de boucherie et le bouc au menton; il y a aussi le bouc émissaire.
Destiné à recevoir tous les torts des autres, le bouc émissaire se tient à proximité des débats animés. Son habitat naturel est un univers de cris, de controverses et d’altercations. On trouve facilement les boucs émissaires, car, tout le monde les pointe du doigt.
Sociétés énergétiques
Dans tous les débats qui entourent les changements climatiques, les grandes sociétés énergétiques du monde sont les boucs émissaires les plus évidents. Et pour cause, car la production, la distribution et la consommation d’énergie sont des activités qui génèrent des gaz à effet de serre (GES).
D’autres facteurs font en sorte que les grandes sociétés énergétiques sont des boucs émissaires de choix. C’est le cas de la rentabilité, car ces sociétés sont généralement rentables, étant donné que la production d’énergie est une industrie où il fait bon travailler. Sans oublier que les relations que la plupart des gens entretiennent avec ces sociétés consistent à acheter « à grands frais » de l’essence ou du diesel pour leur véhicule – ce qui est aussi agréable que de se tenir dehors par une journée froide et regarder des étrangers.
Haro sur les entreprises
La chasse au bouc émissaire s’est accentuée dernièrement. En effet, une étude demandée par les détracteurs des combustibles fossiles classe les plus grandes compagnies pétrolières et gazières parmi les 90 organisations responsables des deux tiers des changements climatiques. Suncor fait partie de cette liste, tout comme des entreprises des secteurs du charbon et du ciment.
Mais, sur une planète de sept milliards d’habitants, est-ce que 90 compagnies peuvent être les seules causes des changements climatiques?
Il semble que non.
Dans l’étude, les émissions de GES résultant de l’utilisation des produits des sociétés énergétiques par les consommateurs et les entreprises ont été attribuées à tort aux sociétés elles-mêmes.
Comme nous l’avons vu dans des FSP précédents, 70 à 80 pour cent des émissions de GES résultent de l’utilisation de combustibles fossiles pour propulser les avions, les trains et les voitures. En fait, presque toutes les activités de l’homme moderne, des déplacements à l’agriculture, en passant par le chauffage de nos maisons, créent des GES.
Le site de nouvelles satirique The Onion le constate. Il mentionne récemment que les changements climatiques sont causés par sept milliards de personnes.
Un problème social
Blâmer les sociétés énergétiques mondiales pour les changements climatiques est simpliste et pratique.
Les changements climatiques sont des problèmes sociaux qui doivent être résolus par la société elle-même. Les entreprises, les gouvernements et les consommateurs doivent se mettre ensemble pour trouver des solutions.
Plutôt que de chercher des boucs émissaires, c’est en travaillant de concert que nous parviendrons à des solutions.
Commentaires