Le monde est rempli de « boîtes noires » – des gadgets, machines et systèmes qui produisent des effets sans que nous sachions comment.
Parfois, il n’est pas vraiment nécessaire de comprendre la mécanique des choses. Nous n’avons pas besoin de comprendre la mécanique d’une machine à laver pour que nos vêtements soient propres.
Exemples de boîtes noires
Le rythme effréné de la vie moderne a multiplié les boîtes noires – que nous créons souvent parce que nous refusons de prendre le temps de comprendre comment les choses fonctionnent.
Par exemple, la recherche dans Google. Elle nous aide à trouver des renseignements sur le Web, mais peu de gens comprennent ou remarquent l’algorithme complexe qui entre en jeu.
Ou les hot-dogs. Nous sommes heureux d’en manger, mais nous ne savons pas ou ne voulons pas savoir comment ils ont été préparés et quels sont leurs ingrédients. (Comme le disait l’autre, ne me demandez pas comment on fait les saucisses; vous n’en mangerez plus jamais.)
Et le ramassage des ordures. Nous sortons les ordures et elles disparaissent. Nous ne nous soucions pas trop de l’endroit où elles vont, ou de ce qui se passe après leur ramassage.
La boîte noire, c’est bien dans certains cas, mais il y a des choses qui ne devraient pas rester aussi obscures.
Prenez les services financiers. Nous devrions nous demander dans quoi nous investissons notre argent exactement afin de bien évaluer le risque. (Les titres adossés aux créances hypothécaires, ça vous dit quelque chose?)
Les mécanismes de notre système judiciaire, quant à eux, ne devraient jamais rester dans des boîtes noires. Nous devons savoir comment les lois sont appliquées et comment les gens sont traités par l’État.
Le réseau énergétique
Nous croyons que le réseau énergétique ne doit pas rester dans une boîte noire lui non plus. Pourtant, la plupart d’entre nous appuyons sur l’interrupteur sans penser à l’endroit où a été produite l’électricité et à la façon dont elle nous arrive. Nous faisons le plein d’essence en ne sachant pas d’où vient le brut qui a servi à la produire, ni comment celui-ci a été raffiné.
Les méthodes de production de l’énergie peuvent différer énormément d’un endroit à l’autre, même à l’intérieur du Canada, comme l’illustre cette carte de l’énergie de l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) et de Géographica. Saviez-vous que la Nouvelle-Écosse produit 9,8 pour cent de son énergie à partir de pétrole brut? Ou que 98,1 % de l’énergie produite au Québec provient des barrages hydroélectriques?
Qu’elle soit produite à partir du pétrole ou du gaz naturel, dans un barrage ou une centrale nucléaire, ou à partir d’une autre source, l’énergie dont nous avons besoin nous arrive par l’intermédiaire d’un vaste réseau de pipelines et de câbles de transmission. Le réseau énergétique est fait d’interconnexions entre les sources d’énergie, les vastes réseaux de distribution et la population. Comme l’illustre l’ACPP et Géographica, notre énergie provient de multiples sources, y compris du gaz naturel (43 %), du pétrole brut (40 %), du charbon (8 %), des barrages hydroélectriques (7 %) et des centrales nucléaires (2 %).
Pour en savoir davantage sur l’énergie
Personne ne peut dire sérieusement que notre système de production d’énergie à partir de combustibles fossiles ne doit pas changer, surtout si l’on pense au défi que nous pose le changement climatique. Mais il est difficile de changer les choses si nous ne savons pas un peu comment fonctionne le système actuel.
Le transfert d’un système énergétique à un autre est une chose complexe qui demande du temps et des compromis. Les changements que nous ferons auront un effet sur tout le monde et, au bout du compte, ce sont nos enfants qui en hériteront.
Faisons donc de 2014 l’année où nous avons sorti le réseau énergétique de sa boîte noire pour faire la lumière sur son fonctionnement.
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