On s’entend en général pour dire que la mise en valeur des sables pétrolifères profite
à l’économie canadienne. Mais quelle est l’ampleur des retombées, qui en retire
principalement les avantages et ces derniers compensent-ils largement les
conséquences potentiellement négatives sur le plan social et environnemental?
Voilà autant de questions à élucider.
Pour alimenter le débat, voici cinq points à prendre en considération au sujet de l’incidence des sables pétrolifères sur l’économie.
1. L’exploitation des ressources stimule l’économie mondiale.
L’exploitation des ressources naturelles dans le monde représente pour les gouvernements des sources de revenus importantes, sous forme de redevances, d’impôts et d’autres paiements en vertu d’accords de partage des bénéfices. Selon une étude de l’université Harvard effectuée en 2007 (PDF), les activités d’exploitation du pétrole et du gaz, de la forêt, du charbon et d’autres ressources contribuent à financer des programmes gouvernementaux dans bien des pays en développement, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures. En achetant des produits et des services, en créant de l’emploi dans la production et la vente et en investissant dans la collectivité, les sociétés d’exploitation des ressources naturelles influent sur les économies locales.
2. Les sables pétrolifères profitent déjà à l’économie du Canada.
Selon l’IHS CERA, l’impact économique des sables pétrolifères se mesure au nombre d’emplois créés, au volume des achats de produits et de services et à l’ampleur des redevances et des impôts payés au gouvernement. L’exploitation des sables pétrolifères est souvent considérée comme un projet d’avenir qui pourrait apporter des avantages économiques considérables dans la mesure où le développement se poursuit et prend de l’ampleur.
Or, le niveau actuel d’activité stimule déjà l’économie canadienne. Dans le cadre d’une étude (PDF) réalisée en 2014, l’IHS CERA a déterminé que le secteur des sables pétrolifères avaient, en 2012, créé près de 480 000 emplois au Canada, ce qui représentait 3 % de tous les emplois au pays, et apporté une contribution de 91 milliards de dollars ou 5 % du produit intérieur brut (PIB). En 2012, les redevances et les impôts perçus sur la mise en valeur des sables pétrolifères et les activités connexes s’étaient élevés à 28 milliards de dollars ou environ 812 $ par Canadien.
En 2013, Suncor elle-même a versé 4 milliards de dollars en redevances et impôts, en plus de dépenser 11,5 milliards de dollars pour l’achat de produits et de services.
3. L’impact des sables pétrolifères sur l’économe est souvent sous-estimé.
Certains détracteurs des sables pétrolifères minimisent l’impact de l’industrie, proclamant qu’elle représente « seulement » 2 % de l’économie nationale. Statistique Canada ne publie pas de chiffres spécifiques pour l’industrie des sables pétrolifères, mais accumule des données sur « l’extraction de pétrole par des méthodes non classiques », et ce sont ces données qui permettent apparemment d’établir le taux de 2 %.
Cependant, cette approche est trompeuse. Par exemple, le calcul ne tient pas compte des services achetés par l’industrie pour l’extraction et le raffinage du pétrole, ni des achats des sociétés d’exploitation des sables pétrolifères auprès d’autres industries comme celles de la construction, de la fabrication, de l’hébergement et de l’analyse environnementale, pour ne mentionner que celles-ci.
4. La contribution des sables pétrolifères à l’économie est indéniable.
Même si, en fin de compte, le poids des sables pétrolifères dans l’économie du pays représente peut-être un faible pourcentage, l’impact de l’industrie n’en n’est pas moins significatif.
En fait, 2 % de la onzième plus importante économie du monde, pour ce qui est du PIB, correspond à 100 % du PIB de la Nouvelle-Écosse ou à la valeur de l’ensemble de l’industrie de la production, de la transmission et de la distribution de l’électricité au pays. C’est même plus que la contribution de tout le secteur canadien de la fabrication de matériel de transport, qui comprend toutes les entreprises de construction de véhicules, de matériel aérospatial, de matériel ferroviaire roulant et de navires. Et le Canada, comme neuvième producteur mondial d’automobiles, fabrique plus de deux millions de véhicules par année.
5. L’économie du Canada continuera de profiter à long terme de l’exploitation des sables pétrolifères.
La poursuite des investissements permettra à l’économie canadienne de profiter des sables pétrolifères pendant des décennies. Si la production passe de 1,9 million de barils par jour en 2013 à 3,8 millions en 2025, l’IHS CERA estime que les retombées positives sur le PIB et les revenus du gouvernement pourraient presque doubler.
Dans son rapport de 2012 sur les avantages économiques des sables pétrolifères, le Conference Board du Canada indique qu’au cours des 25 prochaines années notre industrie pourrait créer encore 700 000 emplois, dont 30 % à l’extérieur de l’Alberta.
The Walrus : discussions sur l’énergie
La prochaine séance de discussions sur l’énergie parrainée par The Walrus aura lieu le mercredi 1er octobre, à 19 h, au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa, en Ontario.
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