S’arrêter à la station-service pour faire le plein déclenche inévitablement certaines interrogations familières :
« Combien ça va me coûter cette fois-ci? »
« Le parebrise est rempli d’insectes; devrais-je le nettoyer? »
« Oh! On vend du café et des beignes! Est-ce que j’ai le temps de me gâter? »
De toutes les idées qui nous traversent l’esprit, peu d’entre nous s’interrogent sur la provenance du carburant que nous venons d’acheter (à moins, peut-être, de travailler pour une société énergétique intégrée).
Parcs de véhicules d’entreprise
Mais pour les gestionnaires de parcs d’entreprise dont les véhicules consomment des milliers de fois plus de carburant que celui du consommateur moyen, le pétrole brut à l’origine du carburant qu’ils utilisent peut être une préoccupation importante.
C’est parce que les critiques de la mise en valeur des sables pétrolifères pressent incessamment les grandes entreprises nord-américaines comme Coca-Cola et Pepsi à ne pas utiliser de carburants issus des sables pétrolifères. Ces critiques considèrent ces carburants comme une aberration parmi les pétroles américains, car l’exploitation des sables pétrolifères produit davantage de gaz à effet de serre (GES) que d’autres sources de pétrole.
Le brut provenant des sables pétrolifères contre l’approvisionnement en pétrole provenant des États-Unis
Il est vrai que la production de pétrole à partir des sables pétrolifères génère, en moyenne, davantage de GES que la production classique. Selon IHS Cera, le pétrole des sables pétrolifères produit entre un et 19 pour cent plus de GES durant toute la durée de vie du carburant, de la production à la combustion, en passant par le raffinage.
Malgré tout, cela ne signifie pas que le pétrole issu des sables pétrolifères est totalement différent. En fait, le pétrole brut des sables pétrolifères, en termes d’intensité des émissions de GES, se situe dans les 45 pour cent, soit le même pourcentage que le pétrole fourni par les raffineries américaines en 2012, Souligne IHS Cera.
La perception que le pétrole brut issu des sables pétrolifères est particulièrement « sale » n’est pas partagée par les nouvelles données publiées par les chercheurs de la California’s Low Carbon Fuel Standard, qui ont mesuré l’intensité des GES de divers mélange de pétroles bruts. Les données (PDF) recueillies démontrent entre autres que 13 champs de pétrole californiens produisent plus de GES en amont que le bitume dilué provenant des sables pétrolifères.
Pour les sociétés de mise en valeur des sables pétrolifères, émettre autant de GES que les autres producteurs de pétrole brut n’est pas un sujet sur lequel pavoiser.
Réduction des émissions
Abaisser l’intensité des GES provenant de la mise en valeur des sables pétrolifères demeure une priorité et le dossier évolue. Selon Environnement Canada, depuis 1990, les émissions de GES imputables à chaque baril de pétrole brut issu des sables pétrolifères ont baissé de 26 %.
La Canada’s Oil Sands Innovation Alliance (COSIA) s’efforce d’améliorer cette statistique; les émissions de GES font d’ailleurs partie de ses priorités.
Nous convenons que la provenance du pétrole brut ne sera pas votre préoccupation lors de votre prochain plein. C’est bien ainsi. Mais lors de votre prochaine halte à la Petro-station des gens d’ici, si vous songez à une barbotine, à du lave-glace ou à un lavage d’auto, nous pensons que vous aimeriez connaître ces faits.
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