Au Canada, un trait distinctif du débat animé sur l’énergie est la collaboration étroite entre les organisations non gouvernementales de l'environnement (ONGE) et les diverses parties intéressées pour les aider à faire valoir leurs perspectives.
Parmi ces dernières, mentionnons les nombreux groupes spéciaux provenant des collectivités autochtones avec lesquels l’industrie s’est engagée à discuter des préoccupations et à trouver des moyens de partager les avantages sociaux et économiques de la mise en valeur des ressources. D’aucuns considèrent que les ONGE connaissent plus de succès que l’industrie, voire les politiciens quand il s’agit de rallier les peuples autochtones à leur cause.
Cela est particulièrement évident dans le dossier des sables pétrolifères, où les collectivités autochtones se préoccupent de la vitesse et de l’ampleur des développements ainsi que de leurs impacts, notamment l’empiétement sur les terres traditionnelles et les risques de contamination de l’air et de l’eau. Les ONGE brandissent ces préoccupations dans leurs arguments contre la mise en valeur des sables pétrolifères.
Perspectives communes
Les ONGE et certaines collectivités autochtones collaborent parce que, dans le fond, elles ont des perspectives semblables. Les ONGE veulent protéger l’environnement et stopper la mise en valeur de la ressource ou la faire évoluer graduellement pour en atténuer les impacts. De même, les peuples autochtones veulent restreindre les impacts des travaux sur l’environnement et les collectivités où ils se déroulent.
Forts de leur statut constitutionnel et légal unique au Canada, les Autochtones offrent également aux ONGE un atout de poids : des clientèles politiques hautement motivées avec lesquelles l’industrie est en consultation et collabore régulièrement et qui peuvent déclencher des contestations judiciaires si elles sentent que leurs droits acquis sont violés. Qui plus est, lors de manifestations ou d’apparitions de célébrités, la participation des Autochtones apporte aux médias classiques et sociaux un contenu convaincant et émotif.
Omniprésente méfiance
On constate beaucoup de méfiance dans le débat entourant le développement énergétique. Certains intervenants trouvent suspectes les alliances ONGE-Autochtones et doutent de leur légitimité. Pour eux, ces alliances s’inscrivent sous le signe de l’opportunisme et manquent d’authenticité. Elles mettent en lumière les différences énormes qui séparent les membres des ONGE et les Autochtones aux chapitres de l’éducation, des compétences, du style de vie et de l’économie. D’autres considèrent que l’industrie « achète » l’appui des peuples autochtones à coups de promesses d’argent et de prospérité pour ensuite disparaître une fois obtenus les appuis désirés.
Conversations constructives
À Suncor, nous nous sommes engagés à collaborer étroitement avec toutes les parties intéressées à l’établissement et au maintien de relations efficaces, durables et mutuellement avantageuses. Faire équipe avec les Autochtones sous-entend reconnaître leurs garanties juridiques et leurs droits constitutionnels uniques tout en cherchant à accroître leur capacité à participer au développement et à prendre part à notre réussite. Travailler avec les ONGE implique qu’il faut se comprendre mutuellement pour que nous puissions trouver un terrain d’entente pour construire ensemble notre avenir énergétique.
Étant donné les défis de taille qui attendant le Canada et le monde dans le secteur de l’énergie, nous devons profiter de chaque occasion de tenir des débats francs, honnêtes et authentiques, sachant que nous avons tous voix au chapitre.
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