Les sociétés modernes concernées par la protection de leur environnement ont adopté le modèle du « pollueur-payeur ».
À titre de politique environnementale, le principe du pollueur-payeur exige que les coûts liés à la pollution soient payés par ceux qui la provoquent. Le principe est appliqué librement dans nos sociétés; des règlements qui contrôlent les activités des grandes industries aux règlements municipaux qui prévoient des amendes pour l’abandon de détritus, les déversements et la marche au ralenti des véhicules automobiles.
Une forme de pollution
C’est sans surprise que le principe du pollueur-payeur a trouvé sa niche dans les débats sur l’énergie et les changements climatiques dans le monde.
Pour nombre de personnes, les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de la production et de la consommation de combustibles fossiles sont polluantes pour l’environnement. (Certains activistes écologiques utilisent souvent le mot « pollution » dans leurs messages pour susciter des émotions et persuader les gens à joindre leurs causes.)
L’application du principe du pollueur-payeur dans ce cas exige que les responsables des émissions de GES interviennent et assument les coûts qui y sont associés. Si les émissions de GES sont une forme de pollution, qui sont donc les pollueurs? Cela dépend de la personne qui pose la question.
Le jeu du blâme
Certains groupes sont rapides à citer des pays en particulier, selon les volumes d’émissions de GES qu’ils génèrent. D’autres montrent du doigt des secteurs industriels précis qui génèrent des émissions de GES importantes. D’autres blâment carrément les sociétés qui produisent de l’énergie à partir de sources de combustibles fossiles.
La dure et indéniable réalité est que nous tous, membres favorisés du monde développé, sommes complices lorsqu’il est question d’émissions de GES. Jusqu’à 80 pour cent des émissions de GES provenant de chaque baril de pétrole sont produites au point de consommation. Cela comprend chauffer nos maisons, conduire nos automobiles et parcourir la planète en train, jet, bateau ou tout autre mode de transport utilisant des carburants à base d’hydrocarbures.
Même lorsque nous ne faisons rien, la consommation d’énergie tirée des sources de combustibles fossiles entre en jeu lorsque nous consommons des fruits, des légumes et de la bière provenant de l’extérieur de nos collectivités. C’est aussi vrai lorsque nous acquérons des produits électroniques, vêtements, articles de ménage et marchandises bon marché souvent produits sur d’autres continents.
De nombreuses personnes pourraient être surprises d’apprendre que le mode de vie type dans les pays connus pour leurs importants profils d’émissions de GES a une intensité carbonique moins élevée que dans les pays qui produisent beaucoup moins d’émissions de GES.
Par exemple, les émissions annuelles par personne sont plus basses en Chine qu’en Amérique du Nord ou en Europe. Les Européens produisent 60 pour cent plus de CO2 per capita que leurs homologues Chinois, et les Américains en émettent largement trois fois plus.
Notre responsabilité?
Puisque nous contribuons tous aux émissions de GES et que nous sommes donc des pollueurs, il est peut-être temps de mieux comprendre d’où vient notre énergie et comment nous la consommons directement et indirectement. Peut-être que notre part des coûts de la pollution pourrait être couverte en participant et en contribuant de façon constructive aux discussions sur notre avenir énergétique.
Penser que nous sommes des pollueurs est dur et peu séduisant pour l’égo. Tout comme devrait être la pensée de l’inaction, compte tenu du défi du changement climatique et des choix difficiles que nous devons faire pour trouver la voie vers un avenir énergétique plus durable.
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