Les sociétés qui exploitent les sables pétrolifères ne produisent pas uniquement du bitume ces temps-ci. Elles suscitent également de fortes émotions dans le cadre du dialogue polarisé sur l’énergie au Canada.
Ce n’est pas étonnant, compte tenu de la passion qui anime les participants et de la manière dont les participants au débat (sociétés de sables pétrolifères incluses) sont parfois dépeints comme des héros ou des scélérats lors des interventions.
Dans le but de mettre certains éléments du débat en perspective, nous revisitons les cinq principaux mythes touchant les sociétés de sables pétrolifères.
1. Les sociétés de sables pétrolifères ne se soucient pas de l’environnement
Les opposants à l’exploitation des sables pétrolifères adhèrent souvent au précepte selon lequel les producteurs pétroliers sont des entreprises sans visage déterminées à extraire les ressources naturelles au détriment de Dame nature. Il ne fait aucun doute que la mise en valeur des sables pétrolifères a des répercussions sur l’environnement. En dépit du fait que les sociétés de sables pétrolifères suivent des pratiques commerciales normalisées visant à atténuer ces diverses répercussions, il est généralement admis que les exploitants peuvent accomplir davantage en travaillant en étroite collaboration. Ainsi est née la COSIA (Canada’s Oil Sands Innovation Alliance) visant à accélérer la performance environnementale dans des secteurs clés tels que les résidus, l’eau, le sol et les gaz à effet de serre.
Les sociétés améliorent également leur performance environnementale en instaurant leurs propres mesures. Ainsi, après s’être fixée des objectifs en matière de performance environnementale en 2009, Suncor s’est employée à améliorer son efficacité énergétique dans le but de réduire la consommation d’eau douce et les émissions atmosphériques et d’accroître la surface de terrain remise en état d’ici 2015. De son côté, Shell a investi dans le projet Quest de captage et de stockage du carbone afin de diminuer l’empreinte carbone émise par l’usine de valorisation de Scotford grâce au captage et au stockage permanent sous terre de plus d’un million de tonnes de CO2 par année.
2. L’activité économique des sociétés de sables pétrolifères a peu d’incidence sur l’économie du Canada
Bien que la plupart des Canadiens ne considèrent pas nécessairement le pourcentage du produit intérieur brut associé aux activités d’exploitation des sables pétrolifères comme une priorité, les répercussions de la mise en valeur des sables pétrolifères sont considérables. Par exemple, selon les analystes d’IHS, 478 000 emplois sont liés aux activités d’exploitation des sables pétrolifères à l’heure actuelle. Ce nombre devrait s’élever à plus de 753 000 d’ici 2025.
Par ailleurs, l’infrastructure nécessaire à la production de sables pétrolifères fait également en sorte d’injecter des milliards de dollars dans l’économie canadienne — allant d’impôts versés par les sociétés de sables pétrolifères aux dépenses afférentes aux services d’entrepreneurs et à l’achat de fournitures. En 2012, les gouvernements provinciaux et fédéral ont reçu 28 milliards de dollars sous forme de redevances et d’impôts.
3. La présence de sociétés de sables pétrolifères est néfaste aux collectivités
Au vu d’un afflux soudain de nouveaux travailleurs et d’équipement industriel, il est tout naturel de se préoccuper de l’incidence des activités sur la collectivité. Il est vrai que par le passé, l’effet de croissance rapide a causé certains ennuis aux collectivités des régions des sables pétrolifères. Depuis quelques années toutefois, les sociétés de sables pétrolifères veillent à favoriser l’amélioration de ces collectivités. Ainsi, selon l’Oil Sands Developers Group (dont les travaux sont maintenant réalisés par l’OSCA (Oil Sands Community Alliance), les intervenants du secteur ont investi plus de 20 millions de dollars dans les collectivités autochtones des régions de Wood Buffalo et du Lac La Biche en 2011 et en 2012 dans le cadre de programmes scolaires et d’initiatives destinées aux jeunes, de célébrations, d’événements culturels et de projets d’alphabétisation, entre autres.
De son côté, Suncor appuie également la municipalité régionale de Wood Buffalo en participant au projet SPWB (Social Prosperity Wood Buffalo). Réunissant les parties intéressées de la région, la Fondation Suncor Énergie, le bureau de Centraide de Fort McMurray et l’Université de Waterloo dans le cadre d’un partenariat de cinq ans, ce projet vise à améliorer la qualité de vie à Wood Buffalo en renforçant les capacités du secteur communautaire. Grâce à la collaboration et à la réalisation de travaux à portée collective, ce processus d’action communautaire est devenu moteur de changement.
4. Les sociétés de sables pétrolifères déterminent les politiques publiques
Les sociétés de sables pétrolifères se livrent effectivement à du lobbying en ce qui touche certains enjeux des politiques publiques. Après tout, le lobbying représente un volet important du processus d’établissement des politiques publiques au Canada, alors que les gouvernements encouragent les intervenants de l’industrie et d’autres groupes à dialoguer sur un vaste éventail de sujets. Les opposants à la mise en valeur énergétique, notamment les groupes environnementalistes, pratiquent également le lobbying pour se faire entendre.
Les gouvernements déploient par ailleurs de nombreux efforts pour assurer la transparence du lobbying. Ce dernier est pour eux un moyen essentiel de recueillir des points de vue variés de citoyens sur des sujets tels que le développement énergétique. Générateur de riches échanges, le lobbying permet aux gouvernements de prendre en considération une gamme complète de perspectives avant de prendre une décision dans l’intérêt public. L’Association canadienne des producteurs pétroliers (CAPP) exerce également des activités liées aux politiques publiques. Elle défend les intérêts des intervenants de l’industrie en ce qui touche la gestion des enjeux et l’élaboration des politiques.
5. Les sociétés de sables pétrolifères se consacrent uniquement à l’exploitation de combustibles fossiles
Bien que les hydrocarbures, notamment le bitume, continueront de faire partie des diverses sources d’énergie utilisées au Canada dans un avenir rapproché, les sociétés de sables pétrolifères reconnaissent la nécessité de varier les ressources qui répondent aux besoins énergétiques. Pour ce motif, les exploitants de sables pétrolifères comme Suncor et Shell ont diversifié leurs activités et investi dans les énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne.
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