Nous sommes d’avis qu’un meilleur avenir passe par l’écoute et la compréhension des perspectives des autres.
Cette semaine, nous avons demandé à Tima Bansal, directrice exécutive, Réseau entreprise et développement durable et professeure à la Richard Ivey School of Business de l’Université Western sur le développement durable en entreprise au Canada. Merci Tima d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Le point de vue, les opinions et les prises de position exprimés sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Suncor.
Votre organisation a publié dernièrement un rapport sur les principales occasions de développement durable des entreprises canadiennes. Quelles sont-elles?
La principale occasion pour atteindre le développement durable est la collaboration. C’est-à-dire, trouver la façon d’amener des concurrents à collaborer pour traiter des enjeux communs en matière de développement durable? Dans un contexte concurrentiel, les entreprises se rendent compte que l’avenir repose sur la collaboration.
Même si le secteur gazier et pétrolier est l’objet de nombreuses critiques, il est également reconnu pour sa collaboration. Suncor a mené de nombreuses initiatives, notamment ICO2N, Oil Sands Leadership Initiative, et Canada’s Oil Sands Innovation Alliance. Il n’est pas surprenant que Suncor soit représentée au Conseil des Leaders du Réseau entreprise et développement durable au Canada.
La liste complète des enjeux se trouve ici http://nbs.net/knowledge/sustainability-opportunities-for-canadian-business-2015/
De quelle façon le développement durable a-t-il évolué au Canada au cours des dernières années?
La question du développement durable a grandement évolué au Canada. Depuis que le Réseau entreprise et développement durable compile la liste des défis à relever, soit depuis sept ans, les entreprises qui se posaient la question : « Est-ce que ça rapporte de faire des choix durables? », se demandent maintenant « Pouvons-nous être une entreprise durable? ». Aujourd’hui, les entreprises veulent modifier la façon de faire. Les grandes entreprises savent que pour en faire plus, elles doivent impliquer les clients, les investisseurs et les gouvernements.
Où se situe le Canada en matière de développement durable par rapport aux autres pays?
Le Réseau entreprise et développement durable a des partenaires au Chili et en Afrique du Sud. Comme on peut s’y attendre, là aussi, l’accent est mis sur la collaboration. Mais les questions abordées au Canada sont différentes de celles qui se posent au Chili et en Afrique du Sud.
Les entreprises canadiennes veulent collaborer avec leurs concurrents. Elles espèrent pouvoir changer la composition de la chaîne de valeur – en modifiant la façon de s’approvisionner, de produire et de vendre des biens et des services. L’accent est mis sur l’innovation, la création de valeur et les grandes entreprises.
Les entreprises chiliennes pour leur part se concentrent davantage sur les aspects plus locaux. Elles veulent collaborer avec leur municipalité. La plupart d’entre elles savent qu’elles doivent être rentables, mais elles tiennent toujours compte de la collectivité. Et le mouvement « B Corp » prend de l’ampleur au Chili – il s’agit d’un regroupement de petites entreprises qui peuvent créer simultanément de la valeur sur le plan économique et social.
Les entreprises sud-africaines sont également tournées vers la collectivité, mais elles mettent davantage l’accent sur le pays plutôt que sur la municipalité. Elles s’identifient grandement à leur pays et elles détiennent les moyens pour réussir. Elles croient qu’il leur suffit d’agir, mais aussi d’agir ensemble pour bâtir un pays plus solide, plus stable et plus durable.
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